Entourée de quatre musiciens dans un petit théâtre de Loulé, au sud du Portugal, Teresa Salgueiro interprète des chansons de la Révolution des œillets de 1974. Entre deux morceaux, elle a une pensée pour tous ceux qui ont perdu la vie à cause du Covid-19 et remercie le personnel soignant. Privée de scène depuis janvier, elle a l'impression de revivre. "C'était une émotion très forte de rencontrer à nouveau le public. Ca m'avait beaucoup beaucoup manqué. Pour moi, chanter, c'est comme respirer", confie la musicienne au micro d'Europe 1.
Le Portugal est entré lundi dans la troisième phase d'un déconfinement progressif entamé il y un mois, avec la réouverture des centres commerciaux, de l'intérieur des cafés et des restaurants et des salles de spectacle. Seules une dizaine de municipalités, affichant un taux d'incidence trop élevé, n'ont pas suivi le mouvement de déconfinement.
Une réouverture "urgente" pour les artistes
Dans la salle de spectacle de Loulé, un siège sur deux doit rester libre et les spectateurs portent le masque tout au long de la représentation. On a pris leur température avant d'entrer et les artistes ont dû faire un test PCR avant d'être autorisés à jouer.
Un protocole contraignant, mais la réouverture des salles était urgente, explique Paulo Silva, programmateur du théâtre. "Ça aide à faire bouger l'économie. Il y a beaucoup d'artistes au Portugal qui n'ont rien fait depuis quatre mois. Cela représente des milliers de personnes", rappelle-t-il. Pour Vittore, présent dans la salle, la culture et le Covid ne sont pas incompatibles. "Ça peut se combiner parfaitement, comme le montre cet exemple." Lundi soir, le concert affichait complet.