Bruxelles veut un passeport sanitaire pour l’été. La Commission européenne a présenté son "certificat vert numérique" qui doit permettre aux Européens de voyager au temps du Covid-19, avec comme calendrier une mise en place pour la prochaine saison touristique. Un délai d'autant plus court qu'il reste de nombreuses incertitudes autour de ce dispositif. Les interrogations autour de la pertinence d'un pass sanitaire sont tout d’abord scientifiques. En effet, on ne sait toujours pas si les personnes vaccinées transmettent ou pas la maladie. Sur le plan technique, chaque pays doit mettre en place un outil numérique au niveau national qui soit compatible avec les autres, en veillant également à protéger les données qui seront rattachées à ce passeport.
La question des frontières, pierre d'achoppement du projet
Mais c'est peut-être sur le plan politique que la mise en place de ce "certificat vert numérique" risque de rencontrer de nombreux obstacles. La proposition de la Commission doit être adoptée par les État et le Parlement européens. Or, sur la question des frontières notamment, les Européens n’ont pas brillé par leur unité ces derniers mois.
L’enjeu est pourtant d’éviter une multitude de systèmes en Europe lors de la période estivale. "Nous travaillons vraiment à l'idée d'avoir ces différents éléments pour l'été parce que si ces éléments ne sont pas là, c'est de la fragmentation. Ce sont probablement des situations très, très différentes que l'on verra partout à travers l'Europe, d'un État membre à l'autre", avertit auprès d'Europe 1 Didier Reynders, le commissaire européen chargé du dossier.
En effet, les citoyens qui veulent voyager cet été devront redouter un vrai casse-tête sans cette uniformisation. Un point important a en tout cas déjà été tranché : ce certificat vert ne sera pas un passeport vaccinal stricto-sensu. Les vaccinés, mais aussi celles et ceux qui ont passé un test négatif ou qui sont guéris, devront être traités sur un pied d’égalité.