Comme l'a exprimé le député européen Pascal Canfin jeudi sur Europe 1, un certain ras-le-bol s'est emparé des 27 concernant l'attitude du Royaume-Uni et du laboratoire AstraZeneca au sujet des vaccins contre le Covid-19. Les Etats membres étaient réunis en visioconférence, jeudi en fin de journée, avec l’objectif d’obtenir par tous les moyens possibles les doses prévues dans les contrats avec AstraZeneca dont beaucoup se font attendre. Une situation qui a déjà conduit l'Union européenne (UE) a durcir son contrôle des exportations de vaccins.
Pour l’exécutif français, cette pression européenne sur le Royaume-Uni est cruciale. Le gouvernement compte sur la vaccination pour sortir de l'ornière, alors que la situation épidémique continue de se dégrader.
Aucune dose du vaccin AstraZeneca n'a voyagé vers l'UE depuis le Royaume-Uni
Les chiffres révélés par la Commission européenne aux dirigeants européens il y a quelques heures sont saisissants. Depuis décembre, l’UE a exporté 21 millions de doses de vaccins vers le Royaume-Uni. Celles-ci ont essentiellement été produites par l'entreprise Pfizer. Un chiffre énorme quand on sait que 31 millions de doses ont été inoculées outre-Manche. Cela signifie donc que ces doses... viennent en grande partie du continent !
Or, dans le même temps, aucune dose d’AstraZeneca n’a voyagé dans l’autre sens. Le laboratoire possède pourtant deux usines au Royaume-Uni.
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Conséquence : les Européens viennent de se doter d’un nouvel outil qui permet de bloquer les exportations vers les pays qui gardent pour eux les vaccins produits sur leur territoire. Celui-ci fonctionne donc sur un principe de réciprocité. A terme, il doit surtout permettre de créer une relation plus "constructive" avec Londres. "Ça ne fera pas apparaitre des vaccins par magie", reconnaît auprès d'Europe 1 une source européenne. "Mais ensemble, on peut faire pression sur AstraZeneca qui n’a prévu de livrer qu’un tiers des doses attendues en Europe."