La France va se doter d’une stratégie spatiale de défense. Le président de la République a annoncé samedi soir, lors de son traditionnel discours devant les hauts responsables militaires réunies avant le défilé du 14 juillet, dans les jardins du ministère des Armées, la création au mois de septembre d’un grand commandement de l’espace.
"La France est le premier pays européen à faire ça", a tenu à saluer dimanche, au micro de François Geffrier sur Europe 1, le général Dominique Trinquand, spécialiste des relations internationales. Pour ce militaire, la France est désormais en passe de devenir "leader sur ce domaine d’avenir."
Un nouveau théâtre d'opérations
À l’avenir donc, on ne parlera plus d’Armée de l’air, mais d'"Armée de l’air et de l’espace". Pour le général Trinquand, cette évolution répond à l’émergence de nouvelles menaces. "On parle des Russes et des Chinois. On parle de satellites chinois qui viennent renifler nos données", pointe-t-il. "Pour l’instant, on en est à de l’espionnage. Il faut protéger nos données."
En septembre dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, avait notamment révélé la tentative en 2017 d'un satellite russe d'espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Nous sommes en danger, nos communications, nos manœuvres militaires comme nos quotidiens sont en danger si nous ne réagissons pas", avait alors prévenu la ministre.
Pour Dominique Trinquand, la mise en place d'un commandement de l'espace est aussi une manière pour la France de se positionner alors qu’apparaissent de nouvelles puissances spatiales, telles que l’Inde. "Il y a beaucoup de monde dans l’espace, et aujourd’hui on ne fait plus d’opération militaire sans avoir un appui dans l’espace, soit des satellites de communication, soit du renseignement, optique ou optronique", explique-t-il.