Les déclarations s’enchaînent et la tension continue de monter aux portes de l’Europe. Etats-Unis et Russie s’échangent des menaces : quand Washington menace un projet gazier russe, Moscou lance des exercices militaires au large de l’Irlande. L’Union européenne veut croire à des négociations. Il y a quelques jours, mesure symbolique, le département d'État américain a exhorté ses ressortissants à quitter l’Ukraine. Pourtant certains ont quand même décidé de rester. Europe 1 les a rencontrés.
"Je reste, quoi qu'il arrive"
Ils ont levé les yeux au ciel, lorsque leur ambassade leur a conseillé de prendre un vol retour. "Si notre gouvernement écoutait plus les Ukrainiens, il y aurait moins de panique et moins d’appels de papa et maman pour nous dire de rentrer à la maison", a déclaré Sean, ressortissant américain. "Quand j’ai vu l’information, j’ai ri et j’ai changé de chaîne. Je reste, quoi qu’il arrive", raconte encore Scott, qui abonde dans le sens de son ami.
Sean et Scott sont attablés dans un café de la capitale. Le premier a 25 ans, un contrat de professeur et aucune nostalgie de New York. Le second est un Californien stoïque à l’accent détaché et aux petits boulots à la chaîne. "La plupart de mes amis mariés, ici, restent", lâche le quadragénaire, qui partage, avec sa patrie d'adoption, la résignation face aux tensions à la frontière avant d'ajouter : "Mais moi, je suis fatigué de ça. Vous ne voyez pas les Allemands, les Français, les Italiens rappeler leurs ressortissants". Solidement enraciné à Kiev, Sean ne comprend pas cette escalade médiatique et accuse la Russie et les Etats-Unis d'être responsables du coté dramatique de la situation. "Nous aurons toujours assez de temps pour partir si les Russes entrent vraiment en Ukraine", glisse Sean. Sans conviction.