L'heure est à l'action. Face à l'émoi provoqué par une photo d'un jeune réfugié gisant mort sur une plage turc et aux tensions qui règnent en Hongrie où les migrants ne peuvent plus prendre les trains vers l'Europe de l'Ouest, François Hollande entame un tour des chefs d'Etat concernés. Il s'est entretenu jeudi matin avec la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre luxembourgeois, qui préside l'Union européenne, au sujet d'initiatives en faveur des migrants.
L'UE doit agir "de manière décisive". Au sortir de cet entretien, une décision : le lancement d'une initiative commune pour "organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe". Les deux chefs d'Etat sont d'accord sur le "besoin de quotas contraignants au sein de l'Union européenne", explique Angela Merkel. L'Union européenne "doit agir de manière décisive et conformément à ses valeurs" pour les migrants, à qui la protection internationale est due, déclarent François Hollande et Angela Merkel jeudi dans un communiqué commun.
Il s'agit aussi d'"assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d'origine", et d'aider "les pays d'origine et de transit", précise la présidence française.
Une déclaration franco-allemande commune. Le 24 août à Berlin, François Hollande et Angela Merkel avaient déjà appelé l'Europe à agir de concert pour venir en aide aux dizaines de milliers de migrants qui arrivent aux frontières de l'Europe. Une réunion exceptionnelle des ministres de l'Intérieur européens est prévue le 14 septembre, durant laquelle les propositions franco-allemandes seront soumises.
Par ailleurs, une répartition équitable des réfugiés entre pays de l'UE fait partie des priorités de la Commission européenne, qui doit dévoiler le 9 septembre de nouvelles propositions. En attendant cette présentation devant le Parlement de Strasbourg, elle va "demander aux Etats membres de répartir en urgence 120.000 réfugiés supplémentaires au sein de l'UE".