Le régime syrien a adressé une "invitation officielle" à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) pour venir enquêter dans la ville de Douma sur l'attaque chimique présumée qui a déclenché un tollé international, a rapporté mardi l'agence officielle Sana.
Le régime dément toute responsabilité. "La Syrie confirme sa volonté de coopérer avec l'organisation", a souligné un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence, alors que plusieurs voix se sont élevées sur la scène internationale pour réclamer une enquête sur le drame. "Le ministère a adressé une invitation officielle à l'OIAC pour l'envoi d'une mission d'établissement des faits pour une visite à Douma et une enquête sur les allégations concernant l'utilisation présumée d'armes chimiques", selon la même source.
Depuis l'attaque présumée aux "gaz toxiques" qui aurait fait des dizaines de morts samedi dans la ville de Douma, dernier bastion rebelle aux portes de la capitale syrienne, Washington et les capitales occidentales brandissent la menace d'une frappe contre le régime de Bachar al-Assad, qui dément toute responsabilité.
La Russie va déposer son propre projet de résolution. L'annonce de Damas intervient alors qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est attendue mardi, et devrait se prononcer sur un projet de résolution américain, créant un mécanisme d'enquête international sur l'usage des armes chimiques en Syrie. Rejetant cette initiative américaine, Moscou, allié indéfectible du régime syrien, doit déposer son propre projet de résolution exigeant "une enquête" qui impliquerait l'OIAC.
Pour que "les enquêteurs de l'OIAC remplissent leurs obligations", ils doivent "nécessairement se rendre sur place", a annoncé mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Selon lui, les forces russes en Syrie et le régime syrien sont en mesure de garantir la sécurité des inspecteurs de l'OIAC.
Un peu plus tard dans la journée, l'organisation a annoncé qu'elle allait envoyer "sous peu" une équipe d'investigation. Dans un communiqué, l'OIAC affirme avoir "demandé à la République arabe syrienne d'effectuer les arrangements nécessaires pour ce déploiement".