Le contexte. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi devant l'ambassade du Japon à Séoul. Elles comptaient dénoncer l'accord "humiliant" conclu entre Séoul et Tokyo au sujet des "femmes de réconfort", ces esclaves sexuelles de l’armée nippone pendant le Seconde guerre mondiale.
Parmi les manifestants figuraient plusieurs de ces Sud-Coréennes qui furent les esclaves sexuelles de l'armée impériale pendant la Seconde Guerre mondiale et qui ont promis de continuer à se battre pour obtenir justice.
7,5 millions d'euros "d’aide". Séoul et Tokyo ont conclu lundi un accord qu'ils ont qualifié d'"historique". Et le Japon a présenté des "excuses sincères". Le texte signé prévoit le versement par le Japon à la Corée de 1 milliard de yens, soit 7,5 millions d'euros, pour venir en aide aux 46 Sud-Coréennes encore en vie qui furent, il y a 70 ans, contraintes de se prostituer pour les militaires japonais.
L'accord a outré nombre de ces "femmes de réconfort" notamment parce que le Japon n'a pas endossé la responsabilité officielle des atrocités commises par son armée. Tokyo a présenté en outre le versement d'un milliard de yens comme une aide, et non comme une compensation formelle.
"Le combat continue", a déclaré Lee Yong-Soo, une de ces femmes, lors de la manifestation en face de l'ambassade du Japon à Séoul, qui est le théâtre depuis des années de rassemblements hebdomadaires sur ce thème. "Nous continuerons de nous battre pour que le Japon endosse la responsabilité juridique afin de rendre justice aux victimes déjà décédées", a ajouté Mme Lee, 88 ans.
Le rassemblement de mercredi a débuté par un hommage très solennel aux neuf "femmes de réconfort" décédées cette année, avant que les manifestants ne scandent des slogans hostiles au Premier ministre japonais Shinzo Abe. Certains brandissaient des pancartes dénonçant l'engagement pris par Séoul de déplacer la statue symbolisant le combat des "femmes de réconfort" et installée juste en face de l'ambassade.
200.000 femmes enrôlées de force. Les quelques femmes victimes de l'armée japonaise qui ont accepté de parler de l'accord l'ont pour la plupart rejeté. Les autres ne se sont pas exprimées. Selon un récent sondage, 66% des Sud-Coréens étaient en tout cas hostiles au déplacement de la statue qui symbolise ce combat.
La plupart des historiens estiment que jusqu'à 200.000 femmes, pour la plupart des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d'autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les bordels de l'armée impériale. La position du Japon a longtemps été de considérer cette question réglée en 1965 à la faveur de l'accord qui avait rétabli les liens diplomatiques entre Tokyo et Séoul.