Dans ce village pauvre du Kentucky, on salue la première année de Donald Trump

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Photo d'illustration © SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Xavier Yvon, édité par A.H. , modifié à
Dans le Kentucky, un État du sud des États-Unis où le vote a longtemps été démocrate, les habitants se sentent désormais parfaitement en phase avec Donald Trump et sa politique.
REPORTAGE

À Beattyville, dans un comté perdu des Appalaches, on ne vend pas d'alcool, et les radios chrétiennes diffusent des chansons garanties sans paroles vulgaires. Nous sommes sur des terres conservatrices. L'an dernier, cette petite ville du Kentucky d'à peine plus de 1.000 habitants, a voté à 80% pour Donald Trump, et referait de même aujourd'hui. 

Des effets directs sur les revenus. Pour le café du matin, on se retrouve dans un vieux "diner" au bord de route. "J'aime ce qui se passe en ce moment", glisse John. Ce retraité a voté Donald Trump en espérant une politique conservatrice, et il est comblé. "Il fait du bon boulot, on a eu une super année. Il a nommé un juge très conservateur à la Cour suprême, et d'autres aussi dans les tribunaux fédéraux. L'immigration illégale recule, et les impôts vont baisser", s'enthousiasme-t-il. Les valeurs traditionnelles de John sont conservées, et ses revenus augmentent. La Bourse bat des records depuis que Donald Trump est la Maison-Blanche. Cette semaine encore, les fonds de pension ont gagné de l'argent, et cela bénéficie aux nombreux retraités du comté.

De fervents défenseurs de Trump. Au fond de la salle, la télévision rapporte les derniers propos polémiques du président. Les tweets et les injures agacent les chrétiens conservateurs. "Il mériterait de se faire laver la bouche au savon parfois", plaisante un client. À la table d'à côté, Richard explique qu'il aimerait surtout qu'on laisse son président travailler. "Si vous écoutez la télé, Donald Trump n'est bon à rien. Lâchez-le !", peste-t-il. "Ils ont parlé de sa santé mentale. Il est allé voir un docteur cette semaine, et tout tourne rond chez lui", défend-il.

Dans l'attente d'un redémarrage de l'économie. Pour l'instant, tous avouent que l'effet Trump n'est pas encore arrivé jusqu'à leur contrée reculée. Ici, certains habitants vivent encore dans des cabanes en bois. À la station-service, Sandy raconte qu'elle a deux emplois pour s'en sortir. Richard, lui, roule 160 km par jour pour aller travailler. Alors pour la deuxième année du mandat de Donald Trump, ils n'ont qu'une demande : des "jobs", des boulots, comme ceux que Donald Trump se vante d'avoir faire revenir dans l'automobile. Ici, c'était le charbon et le pétrole, mais tout s'est arrêté.

Il y a une bonne nouvelle toutefois. À quelques kilomètres de là, la vieille prison du comté va rouvrir, avec à la clé la création de 200 emplois. Mais le président n'y est pour rien, il faut faire face à l'afflux de détenus. Pourtant, les habitants du comté y voient un signe. La deuxième année Trump commence bien.