Bruxelles y croit dur comme fer. La Commission européenne va détailler mercredi son plan pour les migrants, dont les grandes lignes ont été dévoilées au début du mois. Certaines propositions du président de la Commission Jean-Claude Juncker ont irrité certains pays membres. Et malgré cette opposition, la commissaire européen chargé de l'Immigration a promis de la fermeté. Dimitris Avramopouls a estimé que "la relocalisation des migrants dans d'autres pays membres de l'Europe va devenir légitime sur la base des 'critères de distribution' qui ont été annoncés". Pour faire simple : Bruxelles ne veut pas abandonner son idée.
Un objectif chiffré. Le point de friction principal est l'instauration de "quotas" de demandeurs d'asile, un terme que Bruxelles refuse d'utiliser. Il s'agit en fait de mieux répartir l'accueil de ces migrants entre les vingt-huit pays membres. Et pour cela, Jean-Claude Juncker a proposé des objectifs chiffrés pour que chaque pays prenne en charge un certain nombre de demandeurs d'asile (principalement des Syriens ou encore des Érythréens). Selon une proposition de l'UE, la France devrait accueillir au moins 2.400 réfugiés en plus dans les deux prochaines années. Les détails d'un autre volet de l'accueil de demandeurs d'asile n'ont pas encore été dévoilés. Paris refuse "l'instauration de quotas de migrants", mais se dit pour une "répartition équitable dans l'accueil", selon les mots de Manuel Valls.
Pour l'heure, Jean-Claude Juncker n'a commencé à détailler son plan que sur la question de ces "quotas". Mais rien n'est gravé dans le marbre. Plusieurs autres volets restent d'ailleurs à éclaircir : l'installation de camps sur les routes des migrations (notamment au Niger), une opération militaire contre les passeurs sur les côtes libyennes (soumise à l'approbation de l'ONU), … Des propositions qui visent à répondre à la grave crise humanitaire qui a lieu aux portes de l'Europe, principalement en mer Méditerranée où meurent tous les mois des centaines de clandestins qui tentent la traversée sur des coquilles de noix.
Un vote final en juin. Aux côtés de la France, la Hongrie fait partie des pays qui critiquent le projet. Pour le faire adopter, la Commission européenne va avoir besoin d'une majorité qualifiée des Etats votent pour lors du Conseil européen qui doit se tenir fin juin.