Les pourparlers d'adhésion entre Belgrade et l'Union européenne vont pouvoir démarrer avec l'ouverture attendue lundi de deux chapitres de négociation, dans le sillage de la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo.
Une avancée "rare". Les négociations d'adhésion, qui prennent généralement des années, sont divisées en 35 chapitres très divers couvrant des domaines comme l'économie, l'énergie, l'état de droit... Il s'agit de rapprocher la législation et les pratiques du pays candidat à "l'acquis communautaire", préalable indispensable à une entrée dans le bloc européen. Il est extrêmement rare de démarrer ces pourparlers par l'ouverture du chapitre 35, consacré aux "sujets divers", et habituellement utilisé lorsque l'adhésion est toute proche pour aborder les dernières questions en suspens.
Un long processus à venir. Les relations entre Belgrade et Pristina (capitale du Kosovo, ndlr) "restent encore très difficiles", a estimé lundi matin le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, qui présidera la conférence intergouvernementale. "Nous sommes là pour aider." "Le dialogue doit continuer", a abondé le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn. Il a admis que "beaucoup d'eau coulera dans le Danube" avant que la Serbie et son ancienne province devenue indépendante n'aient totalement fait la paix.
Pas d'élargissement avant 2020. L'Union européenne a aussi tendu la main au Kosovo en signant fin octobre un "accord de stabilisation et d'association", la première étape sur le long chemin de l'adhésion. La Commission européenne a exclu tout nouvel élargissement avant 2020, même pour les pays (Macédoine, Monténégro, Albanie, Serbie et Turquie) qui ont déjà entamé des pourparlers d'adhésion.