La mère du président syrien Bachar al Assad, Anissa Makhlouf, est morte à l'âge de 82 ans, annoncent samedi les médias d'Etat. Anissa Makhlouf était la veuve de l'ancien président syrien Hafez al Assad, qui a dirigé la Syrie de 1971 jusqu'à sa mort en 2000. Il s'étaient mariés en 1957 et avaient eu cinq enfants : une fille, Bouchra, et quatre garçons : Bassel, Madjed (tous deux décédés), Bachar et Maher. Ce dernier est à la tête de la garde républicaine.
Dans l'ombre du pouvoir. Selon ses proches, elle était malade depuis de nombreuses années et se faisait soigner en Allemagne. Et ce jusqu'à ce qu'elle figure en 2012 sur la liste noire de l'Union européenne contre les personnalités du régime syrien accusées de soutenir la répression de la révolte contre Damas. Durant les trente ans durant lesquels son époux a dirigé d'une main de fer le pays, ainsi que lors des dernières années de guerre, elle s'était montrée discrète et était rarement mentionnée dans la presse.
Cependant, plusieurs experts de la Syrie affirmaient qu'après la mort de son mari en 2000, elle avait joué un rôle important en coulisses avant de s'effacer à cause de sa maladie. Anissa Makhlouf est née en 1930 à Lattaquié, ville du littoral et fief des alaouite, la confession à laquelle elle et son mari appartenaient. Elle avait épousé en 1957 celui qui allait devenir en 1970 le maître absolu de la Syrie. Alors que son mari était né dans une famille pauvre, l'institutrice Anissa Makhlouf appartenait à un milieu aisé. Si Hafez al-Assad avait adhéré très jeune au parti Baas, qui prônait l'unité du monde arabe, les Makhlouf étaient sympathisants du Parti national social syrien (PNSS), favorable à la Grande Syrie (Liban, Syrie, Palestine, Irak).
Pas de cérémonies de condoléances. Alors que le pays est plongé depuis près de cinq ans dans une guerre civile, la présidence a renoncé à organiser des cérémonies de condoléances. "La présidence remercie tous les Syriens pour leurs condoléances et leur demande de ne pas les présenter de manière personnelle", indique Sana. Selon l'agence, Anissa Makhlouf "était engagée en faveur de la cause des femmes (...) des martyrs et des personnes âgées".
La guerre civile en Syrie a fait plus de 260.000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié de la population. Le conflit implique de nombreux groupes armés ainsi que des puissances étrangères sur un territoire de plus en plus morcelé. Fort du soutien de l'armée russe, le régime a récemment enregistré de nombreuses avancées au détriment des rebelles, notamment dans le nord. L'ONU espère pouvoir réunir des représentants du pouvoir et de l'opposition le 25 février à Genève pour tenter d'enclencher des pourparlers de paix.