La reine Elizabeth II n'est plus. La souveraine s'est éteinte ce jeudi à l'âge de 96 ans dans sa résidence de Balmoral en Écosse. À travers ses 70 années de règne, elle a pu côtoyer l'intégralité des présidents de la Ve République française.
Entre eux et la reine, c'est une longue relation d'amitié qui a démarré en 1948 sous Vincent Auriol alors qu'elle n'était encore qu'héritière de la couronne. Il faut attendre 1957 pour assister à la première visite officielle d'Elizabeth II en France où s'était adressée en français au président René Coty. "Monsieur le Président, je suis profondément émue, ainsi que mon mari, de votre accueil généreux", déclarait-elle, alors âgée de 31 ans.
"Je bois à la prospérité du Royaume-Uni"
Trois ans plus tard, Elizabeth II accueille le général de Gaulle à Londres. Le fondateur de la Ve République est accueilli à la gare par toute la famille royale et se rend en carrosse à une soirée organisée à Buckingham Palace. "Monsieur le Président, je lève mon verre à la grandeur et au bonheur de la France", clamait alors la reine. "Madame, je bois à la prospérité du Royaume-Uni et du Commonwealth", lui répondait De Gaulle.
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Le général s’est pourtant toujours opposé à l’entrée du Royaume-Uni dans le marché commun européen. Le veto français est toutefois levé en 1972 par Georges Pompidou, à qui la reine, en visite à Paris, adresse cette phrase : "Nous ne roulons pas du même côté de la route, mais nous allons dans la même direction".
Une vraie amitié avec François Mitterrand
Si les relations furent moins chaleureuses avec Valéry Giscard d’Estaing, une vraie amitié nait avec François Mitterrand. En 1992, en France, la reine résume à sa manière la relation entre l’Angleterre et l’Europe : "La tradition anglo-saxonne est un peu à la tradition latine en Europe, ce que l’huile est au vinaigre : il faut les deux pour faire la sauce, sinon la salade est mal assaisonnée".
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Elizabeth II est ensuite séduite par l'humour de Jacques Chirac, et ce, malgré ses prises de distance régulières avec le protocole. Nicolas Sarkozy se distingue lui par une visite à Londres en 2008, où l’élégance de la Première Dame Carla Bruni est saluée par la presse anglaise.
Enfin, François Hollande et Emmanuel Macron ont, eux aussi, rencontré la reine, et témoigné, comme tous leurs prédécesseurs, de l’affection et du profond respect de la France, pour celle qui régna le plus longtemps sur le trône britannique.