Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, commentant une lettre de la Commission européenne s'inquiétant des objectifs de déficit de l'Italie, a prévenu samedi que Rome ne ferait pas marche arrière.
Pas de "plan B". "Nous nous attendions à ce que cette manœuvre ne plaise pas à Bruxelles, maintenant commence une phase de discussions avec la Commission, mais il doit être clair qu'on ne fera pas marche arrière", a martelé samedi devant les télévisions italiennes le chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème). "J'apprécie le fait que la lettre ait été envoyée après la fermeture des marchés" mais "le gouvernement ne reculera pas", a-t-il encore commenté en excluant tout "plan B".
La hausse de la prévision du déficit italien, une "source sérieuse de préoccupation" pour Bruxelles. Dans une courte lettre de deux pages adressée vendredi en début de soirée au ministre italien de l'Economie Giovanni Tria et dont le contenu a été publié par la presse italienne, la Commission européenne souligne que la révision à la hausse des objectifs de déficit de l'Italie par rapport au gouvernement précédent est une "source de sérieuse préoccupation". Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici indiquent toutefois dans ce courrier attendre de recevoir d'ici le 15 octobre le projet de loi de finances complet avant de l'évaluer.
Une "déviation significative par rapport au parcours précédent". Giovanni Tria avait écrit jeudi à Bruxelles pour confirmer les prévisions de réduction du déficit public italien, qui passera de 2,4% du PIB l'an prochain "à 2,1% en 2020 pour clore à 1,8% en 2021". Mais dans sa réponse de vendredi soir, la Commission européenne juge qu'il s'agit d'une "déviation significative par rapport au parcours précédent" des comptes publics italiens et des recommandations européennes, rapporte notamment le journal économique "Il Sole 24 Ore".
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Dans l'espoir de calmer les marchés et les inquiétudes de la Commission européenne et de certains pays européens, le gouvernement italien s'était pourtant résolu à abaisser sa prévision de déficit public, au moins à partir de 2020. Dans un premier temps son projet de budget prévoyait en effet un déficit public à 2,4% du Produit intérieur brut (PIB) pour les trois prochaines années. Jeudi, Giovanni Tria avait aussi annoncé à la Commission européenne un objectif de 1,5% de croissance pour le pays en 2019 et de "1,6% et 1,4% pour les années successives", grâce notamment à une "moindre pression fiscale sur les petites et moyennes entreprises". Le projet de budget italien prévoit des mesures coûteuses comme le revenu de citoyenneté ou l'abaissement de l'âge de la retraite.