Des centaines de Néo-Zélandais ont entamé les démarches pour rendre leurs armes, dans la foulée de l'interdiction de la vente des fusils d'assaut et armes semi-automatiques en réponse à la double tuerie des mosquées de Christchurch, a annoncé vendredi la police. Celle-ci a également déploré un grand nombre de fausses déclarations de restitution d'armes sur son site internet. La Première ministre Jacinda Ardern a annoncé jeudi l'interdiction de la vente des fusils d'assaut et armes semi-automatiques.
Un durcissement de la législation. Cinquante fidèles ont été abattus il y a près d'une semaine par un suprémaciste blanc australien dans deux mosquées de Christchurch, la plus grande ville de l'île du Sud, un massacre qu'il a filmé et diffusé en direct sur Facebook. Immédiatement après le carnage, Jacinda Ardern avait annoncé un durcissement d'une législation qui avait permis au tueur d'acheter en toute légalité l'arsenal ayant servi à l'attaque, y compris des armes semi-automatiques. "Pour résumer, chaque type d'arme semi-automatique utilisée dans l'attaque terroriste de vendredi sera interdit dans ce pays", a-t-elle déclaré.
L'interdiction de vendre ces armes est entrée en vigueur jeudi à 15 heures et une période a été décrétée pour la restitution des armes. La cheffe du gouvernement a annoncé un programme de rachat pour un coût estimé entre 100 millions et 200 millions de dollars néo-zélandais (jusqu'à 120 millions d'euros). Il y aura une période d'amnistie mais toute personne qui n'aura pas rendu ses armes dans les délais s'exposera à des amendes allant jusqu'à 4.000 dollars néo-zélandais (2.430 euros) et trois ans de prison.
De fausses déclarations de restitution. Dans les 20 heures qui ont suivi l'entrée en vigueur de l'interdiction, près de 500 personnes ont appelé un numéro spécial mis en place par la police pour que les personnes entament les démarches de restitution, a annoncé la commissaire ajointe Tusha Penny.
Mais si le durcissement de la législation est globalement très soutenu par la classe politique, jusque dans les rangs de l'opposition, certains adversaires de cette interdiction ont voulu manifester leur mécontentement en adressant de fausses déclarations de restitution en ligne. "Ces individus n'ont peut-être rien à faire, mais ce n'est pas le cas de la police", a-t-elle dit. "Dans les conditions actuelles, c'est inacceptable."