"C'est plus qu'une guerre entre deux parties rivales. C'est une guerre contre le peuple soudanais", avec des milliers de morts et 18 millions de personnes souffrant de malnutrition grave, a lancé Antonio Guterres devant la presse.
"Et c'est une guerre contre les droits humains et le droit humanitaire international. Les attaques indiscriminées qui tuent, blessent et terrorisent les civils pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a-t-il insisté, dénonçant également les attaques contre les convois humanitaires et les violences sexuelles contre les femmes et les filles.
"Toute attaque contre el-Fasher serait dévastatrice pour les civils"
Il a d'autre part répété son inquiétude exprimée samedi d'une possible attaque imminente d'el-Facher, capitale de l'Etat du Darfour-Nord et hub humanitaire pour cette région. Depuis le début de la guerre, le 15 avril 2023, entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, violences sexuelles, ethniques et terres brûlées ont repris au Darfour (ouest).
Cette vaste région avait déjà été meurtrie par une guerre civile aux centaines de milliers de victimes déclenchée en 2003. "Ce week-end, des milices affiliées aux FSR ont attaqué et brûlé des villages à l'est de la ville, provoquant de nouveaux déplacements massifs et des craintes d'une prise d'el-Facher" et "les combats continuent aujourd'hui", s'est inquiété Antonio Guterres.
"Soyons clair : toute attaque contre el-Fasher serait dévastatrice pour les civils et pourrait conduire à un conflit intercommunautaire généralisé à travers le Darfour", a-t-il alerté. Et "cela interromprait les opérations d'aide humanitaire dans une zone déjà au bord de la famine". El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR. Elle avait jusque-là été relativement épargnée par la guerre en cours.