Des échanges de tirs ont été entendus lundi matin à Buea, capitale du Sud-Ouest, une des deux régions anglophones du Cameroun théâtres depuis fin 2017 d'un conflit entre l'armée et des séparatistes armés, selon des témoins. Des échanges de tirs ont été entendus dans cette ville, située dans l'une des deux régions anglophones du Cameroun. Depuis 2017, cette zone est le théâtre d'un conflit entre l'armée et des séparatistes armés.
"On entend des coups de feu depuis ce matin tôt, dans les quartiers Molyko, Malingo and Bonduma", à Buea, capitale du Sud-Ouest du Cameroun. Ce témoignage, recueilli en fin de matinée par téléphone par l'AFP, a été confirmé par trois autres témoins. "Des combattants séparatistes ont investi plusieurs zones de la ville et on commencé à tirer. L'armée et la police ont riposté", a indiqué à l'AFP un autre témoin, ajoutant que "plusieurs véhicules ont été brûlés (et) les gens sont (terrés) chez eux". "Les tirs ont cessé maintenant", a ajouté un troisième témoin à l'AFP, à 13h30.
C'est la première fois que des échanges de tirs ont lieu dans des quartiers de la capitale du Sud-Ouest, quadrillée par un grand nombre de militaires depuis le début de la crise anglophone, fin 2016. Celle-ci s'est muée fin 2017 en conflit armé. Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de "forces de restauration" d'un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Buea, qui était la capitale de cet éphémère Etat indépendant entre 1922 et 1961, a été depuis désignée par les séparatistes armés comme la future capitale de leur Etat anglophoe revendiqué, l'"Ambazonie". Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sécurité ont été tués depuis le début du conflit armé. Aucun bilan du côté séparatiste n'est disponible. Quelque 160.000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences, selon l'ONU, et 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l'agence nigériane de gestion des urgences (Sema).