Des écoles évacuées dans la ville ciblée par la rhétorique antimigrants de Trump

© Justin Sullivan / Getty Images via AFP
  • Copié
avec AFP // Crédit photo : Justin Sullivan / Getty Images via AFP
La ville de Springfield, dans l'Ohio, est au cœur d'une polémique à cause de Donald Trump. L'ancien président a affirmé lors de son débat avec Kamala Harris que des migrants haïtiens attaquent des chiens et des chats pour les manger. Cela est arrivé au point que plusieurs écoles de la ville ont été évacuées. 

Des responsables de la ville américaine de Springfield ont annoncé avoir ordonné l'évacuation vendredi de plusieurs écoles, dans un contexte d'accusations mensongères de Donald Trump contre les migrants haïtiens qui vivent dans la commune. 

"Ça doit cesser, ce qu'il fait, ça doit cesser", a lancé Joe Biden

Cette petite ville de l'Ohio, un État du nord-est du pays, est depuis lundi au cœur d'une vive polémique, lancée par la droite radicale et attisée par Donald Trump, qui affirme faussement que des migrants haïtiens attaquent des chiens ou des chats pour les manger. La police locale a beau avoir catégoriquement démenti cette thèse, ainsi que de nombreux médias de vérification d'information dont l'AFP, le candidat républicain l'a répétée plusieurs fois depuis mardi, quand il l'avait déjà colportée lors de son débat télévisé contre la vice-présidente démocrate Kamala Harris.

Interrogé vendredi lors d'une conférence de presse en Californie, Donald Trump a persisté dans sa rhétorique et promis des "expulsions massives" à Springfield, feignant d'ignorer que nombre de migrants y ont un permis de séjour. "Ça doit cesser, ce qu'il fait, ça doit cesser", a lancé Joe Biden vendredi depuis la Maison Blanche. "Il n'y a pas de place en Amérique" pour de telles allégations, a-t-il ajouté.

 

"C'était une magnifique communauté, c'est horrible ce qui s'est passé"

Deux écoles primaires ont été évacuées et un collège fermé, ont dit des responsables dans un communiqué à plusieurs médias. La veille, la mairie avait été évacuée après une alerte à la bombe. La police fédérale enquête aussi sur des menaces proférées jeudi soir contre un foyer haïtien de la ville, a déclaré à l'AFP le directeur de ce centre, Viles Dorsainvil, évoquant des insultes et des appels à "dégager" de la communauté.

Malgré le caractère hautement douteux de la rumeur, Donald Trump et ses proches n'ont jusqu'ici montré aucune volonté de revenir sur leurs affirmations. Lors d'un meeting jeudi dans l'Arizona, un État frontalier du Mexique, le milliardaire de 78 ans a continué à faire référence à cette affirmation mensongère et raciste. "C'était une magnifique communauté, c'est horrible ce qui s'est passé", a-t-il lancé à la foule, évoquant aussi, sans preuve, le cas de migrants s'en prenant à des "oies" ou "violant de jeunes filles américaines".

Certains de ses partisans ont été vus à cette réunion de campagne portant des pancartes montrant un Donald Trump protégeant dans ses bras deux chatons, des images générées par l'intelligence artificielle. Son colistier J.D. Vance, sénateur de l'Ohio, a quant à lui assuré vendredi sur X que la ville de Springfield avait connu une "augmentation considérable des maladies transmissibles (...) et de la criminalité".