Des milliers de Gambiens craignant des troubles dans leur pays ont fui au Sénégal et en Guinée-Bissau, ont indiqué vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et des sources officielles bissau-guinéennes. Cette migration s'inscrit dans la crise politique qui secoue le pays depuis plus d'un mois et en semble pas près de se résoudre.
"Plusieurs milliers de Gambiens se sont rendus au Sénégal ces dix derniers jours pour fuir la tension qui est montée concernant les résultats de l'élection présidentielle" du 1er décembre, a indiqué le HCR dans un article diffusé sur son site régional. Il s'agit "principalement d'enfants", selon cette agence de l'ONU, expliquant que beaucoup de parents "craignant des troubles potentiels" ont décidé d'évacuer leurs enfants au Sénégal.
Many people, esp. #children, have crossed into #Senegal from the #Gambia in last 10 days, as #precautionarymeasure. https://t.co/bnesMZKmMvpic.twitter.com/lTIzhUT4BD
— UNHCR West Africa (@UNHCRWestAfrica) 13 janvier 2017
Les étrangers fuient aussi le pays. La Gambie est plongée dans une crise depuis que Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir en 1994, a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de la présidentielle. Une semaine plus tôt, il avait pourtant félicité le vainqueur déclaré, l'opposant Adama Barrow.
Ce pays anglophone est enclavé dans le territoire sénégalais à l'exception de sa façade atlantique. Unique voisin terrestre de la Gambie, le Sénégal est donc un point de passage obligé pour ces milliers de réfugiés, dont certains poursuivent leur route jusqu'en Guinée-Bissau, d'après des sources au sein des services de l'immigration de ce pays limitrophe du Sénégal. Selon le HCR, en plus des Gambiens, des étrangers ont aussi fui la Gambie, parmi lesquels des Ghanéens, des Guinéens, des Libériens, des Mauritaniens et des Libanais.