Les centaines de milliers de Vénézuéliens ayant signé en faveur d'un référendum pour révoquer le président Nicolas Maduro doivent confirmer leur choix en personne à partir de lundi, une étape cruciale pour l'opposition qui veut organiser cette consultation d'ici fin 2016.
Au moins 200.000 empreintes. D'ici vendredi, ils devront se rendre dans l'un des 128 points de validation habilités par le Conseil national électoral (CNE) pour y apposer leur empreinte digitale. Le CNE a validé 1,3 des 1,8 million de signatures déposées par l'opposition, qui accuse l'organisme de jouer le jeu du chavisme (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013). Pour passer à la prochaine phase de ce long processus, il faudra au moins 200.000 empreintes, que le CNE vérifiera une nouvelle fois d'ici le 23 juillet.
Un référendum d'ici janvier ? Le temps presse pour l'opposition de centre droit, majoritaire au Parlement et déterminée à provoquer le départ anticipé du socialiste Nicolas Maduro, élu en 2013 jusqu'en 2019 : si le référendum a lieu d'ici le 10 janvier 2017, il pourra provoquer de nouvelles élections. Au-delà, le changement serait minime car le chef de l'Etat ne serait que remplacé par son vice-président. Le temps presse aussi pour la population, excédée par la violente crise économique : sept habitants sur dix souhaitent le départ immédiat du président.
Grave crise économique. Le pays sud-américain de 30 millions d'habitants, qui avait tout misé sur le pétrole (sa principale ressource), s'est effondré depuis que les cours sont au plus bas. Les rayons des magasins sont presque vides, les coupures d'électricité sont récurrentes, nombres d'entreprises sont à l'arrêt. Contraints de faire la queue pendant des heures face aux supermarchés ou de payer le prix fort au marché noir, les Vénézuéliens expriment de plus en plus leur colère à travers des émeutes ou des pillages.