Raoyume-Uni 1:53
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Sara Menai (à Londres) / Crédits photo : CARL COURT / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Depuis l’attaque au couteau à Southport il y a dix jours, des rumeurs infondées et des vidéos trompeuses ont été diffusées à large échelle sur les réseaux sociaux et ont provoqué une flambée de violences à travers le pays. Alimentées par des rumeurs sur l'origine du tueur, les "fake news" semblent avoir joué un rôle majeur dans les manifestations. 

Cela fait une semaine que le Royaume-Uni est confronté à des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse, où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport au nord-ouest de l'Angleterre. 

Sur les réseaux sociaux, tout s’est joué très rapidement après cette attaque. En quelques heures, le nom d’un suspect, qui se révèlera faux, commence à circuler, accusant l'auteur d'être musulman et demandeur d'asile. En ligne, la campagne de dénigrement force les autorités à révéler l'identité du suspect mineur même si la loi l’interdit : il n’est pas musulman, il n’est pas demandeur d’asile. Une information qui arrivera tardivement, les émeutes ont déjà commencé.

Principal acteur sur les réseaux sociaux, le fondateur de l'English Defense League, Tommy Robinson qui a utilisé X pour lancer à ses 900.000 abonnés des appels à manifester. Robinson avait été banni de Twitter en 2018 avant d'être réintégré en novembre 2023 par Elon Musk.

"Musk est une honte"

Pour Alistair Campbell, ancien directeur de campagne de Tony Blair, aujourd’hui animateur du podcast politique le plus écouté du pays, le propriétaire de X a une grande responsabilité dans la situation actuelle.  "Je pense que nous devrions à un moment donné parler d’Elon Musk. Je suis sérieusement en train de penser que Twitter est devenu une fosse septique qui ne vaut peut-être plus la peine d'y être. Musk est une honte. Les médias sociaux sont un facteur qui a contribué à préparer le terrain pour tout cela", a-t-il avancé.

Depuis une semaine, dans le rôle qu’ils ont joué dans les tensions au Royaume-Uni, les réseaux sociaux sont a minima critiqués pour leur manque de réactivité et leur incapacité à réguler les fake news et au pire pour avoir encouragé certains manifestants.