En l’espace de quatre jours, deux soldats français engagés dans l’opération Barkhane ont été tués. Après le décès du brigadier Dmytro Martynyouk, le légionnaire de 1ère classe Kévin Clément est tombé sous les balles. Tous les deux faisaient partie du régiment étranger de cavalerie de Carpiagne.
Les armées françaises sont engagées depuis quatre mois dans une vaste manœuvre d’attrition des groupes terroristes au Mali, conformément à ce qui a été décidé lors du sommet de Pau en décembre dernier. Ainsi, depuis janvier, les effectifs de l’opération Barkhane sont passés de 4.500 à 5.100, le rythme des engagements est devenu extrêmement soutenu, avec une centaine de djihadistes neutralisés chaque mois. Ce qui explique, mécaniquement, l’augmentation des risques de perte pour les soldats français.
Des "actions de harcèlement zonal"
Kévin Clément a été mortellement blessé par une balle au cours d’un accrochage alors que son son escadron menait une opération de ratissage dans une zone où se trouvaient des éléments terroriste isolés. Son camarade légionnaire Dmytro Martynyouk a succombé à ses blessures après avoir sauté sur une mine artisanale lors du même type d’opération, que les militaires qualifient d’"action de harcèlement zonal". Il s’agit de débusquer les terroristes au cœur de leur bastion, de détruire leur camp, saisir leur armement, leur carburant et éliminer leur chef pour réduire leurs capacités à nuire.
La région dite "des trois frontières"
La zone visée n’est plus le nord désertique du Mali, où était installé Al-Qaïda au Maghreb islamique, au tout début du conflit. Cette zone a été assez bien nettoyée. Les efforts se portent désormais dans la région dite "des trois frontières", à la limite entre le Mali, le Niger et le Burkina-Faso. C’est là ou s’est incrusté un nouveau groupe : l’Etat islamique pour le grand Sahara. Il s’agit de le réduire.