Ce n'est encore qu'un espoir, mais derrière les tractations en cours entre la junte malienne et la coalition de groupes terroristes GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) liée à Al-Qaïda, le sort de l'otage française Sophie Pétronin pourrait être en train de se jouer. Au cours du week-end, le pouvoir malien a procédé à une véritable amnistie, en relâchant 180 prisonniers djihadistes, condamnés ou présumés, dont 70 samedi et 110 dimanche. Enlevée le 24 décembre 2016 dans la ville de Gao, l'humanitaire de 75 ans, qui est la dernière otage française dans le monde, est supposée être détenue par l'un des groupes participant aux pourparlers avec les autorités maliennes.
Son fils se dit "très prudent"
Sophie Pétronin pourrait donc être incluse dans ces accords d'échanges. Mais son fils, Sébastien Chadaud, s'est voulu "très prudent" devant le peu d'éléments disponibles et dans le souci de ne pas gêner des efforts en cours "si véritablement il y avait des tentatives". "Il est trop tôt pour se réjouir, on a déjà vécu des moments comme ça depuis quatre ans", a-t-il insisté. La prudence est de mise côté français, d'autant plus que Bamako recherche surtout à faire libérer un autre otage, bien connu au Mali mais beaucoup moins en France.
Il s'agit de Soumaïla Cissé, ancien chef de l'opposition parlementaire du pays, deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle, qui a été kidnappé par les djihadistes le 25 mars dernier alors qu'il menait campagne pour un siège de député dans la région de Tombouctou. Cet enlèvement a eu un énorme retentissement au Mali et a été l'un des déclencheurs du vaste mouvement de protestation qui a entraîné la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta en août.
Une dernière apparition mi-juin 2018
"Dans le cadre de négociations pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin, plus d'une centaine de prisonniers djihadistes ont été libérés ce week-end sur le territoire malien", a déclaré un responsable de la médiation, sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité de l'affaire. Pour les putschistes, la libération de Soumaïla Cissé serait un élément supplémentaire de stabilisation politique pour le pays.
Sophie Pétronin est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda. La dernière où on la voit, publiée mi-juin 2018, la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron.