Non, ce ne sont pas des paroles en l'air. Arrivé lundi en Israël, Donald Trump a évoqué "une rare opportunité" pour la paix. "Comme il l'a dit à plusieurs reprises pendant la campagne, Donald Trump a un peu le fantasme de l'accord ultime entre Israéliens et Palestiniens. Il aimerait vraiment voir se réaliser une sorte d'aboutissement positif sur ce front-là. Donc ce ne sont pas que des mots. Il y a une vraie intention de la part de l'administration Trump de bouger sur le dossier", précise Célia Belin, spécialiste des Etats-Unis et des relations transatlantiques, sur Europe 1.
"Il a un chemin en tête." Et le président américain a une stratégie en tête pour atteindre cet accord tant souhaité. "Je pense qu'il a un chemin en tête, en grande partie parce qu'il s'appuie sur ses alliés, les puissances arabes sunnites auxquelles il a rendu visite hier (dimanche). Il pense qu'il doit pouvoir offrir à Israël certains éléments positifs, comme par exemple une plus grande intégration régionale pour le pays via, non pas une reconnaissance des puissances arabes, mais d'autres facilités de type business ou voyage", explique Célia Belin, qui a par ailleurs coécrit le livre Les Etats-Unis dans le monde.
Un discours perçu positivement. Pro-Israélien pendant sa campagne, ce qui était "une position de négociation de départ", Donald Trump s'est assoupli afin d'avoir le soutien des puissances arabes : "Il fixe toujours des positions excessives à outrance donc il a été extrêmement pro-Israélien. Maintenant, s'il fait des gestes en direction des musulmans, des Palestiniens ou des puissances arabes, ce sera considéré comme positif." Par ailleurs, "son discours qui ne porte pas du tout sur les droits de l'homme, qui est un discours purement d'intérêt et de business", est perçu comme "quelque chose de très positif" par les pays arabes de la région.
Les intérêts américains d'abord. L'image que l'on avait d'un président recroquevillé sur les Etats-Unis était donc fausse : "Ce qu'il a dit avant tout, c'est 'America first'. C'est-à-dire que ce sont les intérêts américains qui priment. Ce n'est pas la même chose que de l'isolationnisme. Il va défendre en premier les intérêts américains et s'il considère qu'il est dans son intérêt de renforcer Israël, de renforcer ses alliés arabes et de faire la paix entre ces camps-là, cela va dans le sens de sa doctrine."