Le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé mardi le patron du FBI, James Comey, une décision surprise qui a provoqué une véritable onde de choc à Washington où des élus ont évoqué le spectre du Watergate.
Le dossier des emails d'Hillary Clinton officiellement invoqué. La police fédérale américaine est en particulier chargée de l'enquête sur les liens éventuels entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. "Le FBI est l'une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd'hui marquera un nouveau départ pour l'agence-phare de notre appareil judiciaire", a indiqué Donald Trump. Dans un courrier adressé à James Comey, Donald Trump lui signifie qu'il met fin à ses fonctions "avec effet immédiat". Ironie de l'histoire : la raison officiellement avancée par l'administration Trump pour ce limogeage est la façon dont James Comey, 56 ans, a géré le dossier des emails d'Hillary Clinton. Donald Trump accuse en substance James Comey d'avoir mal traité cette dernière en dévoilant à la presse de nombreux détails de l'enquête.... des détails que le candidat républicain avait pourtant utilisés quotidiennement pour pilonner la démocrate pendant la campagne.
Un limogeage surprise qui choque le Congrès. Ce limogeage surprise a fait l'effet d'une bombe au Congrès, une réaction semble-t-il sous-estimée par la Maison-Blanche. "Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois, vous faites une grave erreur", a déclaré le chef de file de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, qui a dit en avoir averti le président américain lorsque celui-ci l'a appelé pour l'informer de sa décision. Lors d'une conférence de presse au Capitole, il a appelé à la nomination d'un magistrat indépendant pour prendre en main l'enquête russe, actuellement menée par le FBI, jugeant que les Américains étaient en droit de soupçonner que ce limogeage était une tentative d'"étouffer" l'affaire.
Watergate. Le sénateur démocrate Patrick Leahy a trouvé "absurde" la justification donnée par le président Trump, selon laquelle Hillary Clinton aurait été traitée avec partialité. "Ce n'est rien de moins que nixonien", a-t-il tonné, dans une allusion à la décision de Richard Nixon de remercier en 1973 le magistrat indépendant Archibald Cox qui enquêtait sur le scandale du Watergate qui allait entraîner sa chute. "La dernière fois qu'un limogeage présidentiel a soulevé tant de questions, l'Amérique était en pleine crise du Watergate", a lancé en écho le démocrate Cory Booker.