Donald Trump de retour en campagne après une seconde tentative d'assassinat présumée

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avec AFP // Crédit photo : JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
L'ancien président américain Donald Trump repart en campagne dans le Michigan mardi, deux jours après la seconde tentative d'assassinat présumée l'ayant visé, un acte selon lui encouragé par sa rivale démocrate, la vice-présidente Kamala Harris.

Kamala Harris a dit lors d'une interview diffusée mardi qu'elle était "heureuse" que son rival n'ait pas été touché. "Je refuse la violence sous toutes ses formes et je la condamne", a-t-elle ajouté dans cet entretien avec un réseau de radios de la communauté hispanophone, un électorat stratégique en vue de la présidentielle du 5 novembre.

"Nous devons être capables de régler nos divergences par le dialogue", a ajouté la candidate démocrate de 59 ans. Kamala Harris se rend mardi en Pennsylvanie - cet État du nord-est sera, comme le Michigan, l'un des plus disputés du scrutin - pour un échange en public avec l'Association américaine des journalistes noirs (NABJ), à 14H30 (18H30 GMT).

L'ancien président avait lui aussi accordé fin juillet un entretien, très tendu, à cette influente association. Il avait à cette occasion accusé sa rivale, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, d'être "devenue noire" pour des raisons électoralistes. Pour Donald Trump, le suspect arrêté dimanche en Floride pour la tentative d'assassinat présumée à son encontre, "adhérait au discours de Biden et Harris, et a agi en conséquence".

"Les balles sifflent"

"A cause de ce discours de la gauche communiste, les balles sifflent et cela ne va faire qu'empirer", a renchéri le candidat républicain de 78 ans. Le milliardaire doit participer mardi à une réunion publique à Flint, ville laissée exsangue par la crise de l'industrie automobile, et tristement célèbre pour avoir connu un immense scandale de contamination de l'eau potable au plomb.

Donald Trump et Kamala Harris sillonnent les six ou sept "swing states", les Etats pivots, où les sondages soit les donnent au coude-à-coude, soit créditent Kamala Harris d'une légère avance. La vice-présidente martèle un message de campagne articulé autour de quelques grands axes : la promesse d'une "nouvelle génération" et d'un "nouveau chemin" pour le pays; une économie soucieuse des classes moyennes ; la protection de libertés fondamentales parmi lesquelles le droit à l'avortement.

 

Kamala Harris a fermement condamné mardi les lois restrictives sur l'interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, après la publication d'un article du média ProPublica sur le décès d'une femme de 28 ans en Géorgie, morte à l'hôpital faute d'avoir reçu les soins nécessaires, en l'occurrence un curetage.

"Cette jeune mère devrait être en vie, élever son fils et poursuivre son rêve d'aller en école infirmière", a déclaré la vice-présidente. Selon ProPublica, qui a consulté des documents confidentiels, il s'agit du premier décès officiellement décrété "évitable" depuis que la Cour suprême, modelée par Donald Trump, a mis fin en 2022 à une jurisprudence qui protégeait les interruptions volontaires de grossesse sur tout le territoire.

Des tensions hors normes

La tension autour de cette campagne déjà hors normes est encore montée d'un cran dimanche. Donald Trump avait déjà réchappé en juillet à une tentative d'assassinat, lorsqu'un tireur avait ouvert le feu pendant un meeting en Pennsylvanie.

Il se trouvait dimanche après-midi sur le parcours de son club de golf en Floride (sud), quand plusieurs agents du Secret Service ont "ouvert le feu sur un homme armé" qui se trouvait près du bord du terrain.

L'homme a été identifié par la suite comme étant Ryan Routh. Cet Américain de 58 ans, muni d'un fusil à lunettes et de matériel d'enregistrement vidéo, mais qui selon la police n'a pas tiré sur Donald Trump, a pris la fuite avant d'être arrêté un peu plus tard.

"Tout à coup nous avons entendu des tirs, je pense quatre ou cinq, et cela ressemblait à des balles", a raconté le candidat républicain lundi lors d'un entretien sur la plateforme X, consacré à ses projets dans les cryptomonnaies. "Le Secret Service (ndlr: le service de protection des personnalités politiques) a compris tout de suite qu'il s'agissait de balles et ils m'ont empoigné", a ajouté Donald Trump.