Le président américain prend exemple sur les Philippines. Donald Trump présentera lundi un plan de lutte contre les opiacés qui prévoit en particulier le recours à la peine de mort contre certains trafiquants de drogue. "Le ministère de la Justice réclamera la peine de mort contre les trafiquants de drogue lorsque cela est possible en vertu des lois existantes", a indiqué dimanche un responsable de la Maison-Blanche en présentant les grandes lignes de ce plan. Interrogé sur les cas concrets dans lesquels cela pourrait être envisagé, l'exécutif américain est resté évasif.
La dépendance aux opiacés, un chantier prioritaire. Le président doit présenter les détails de son plan lors d'une allocution depuis Manchester, dans le New Hampshire, un Etat durement frappé par ce qu'il a qualifié de "fléau". Véritable crise de santé publique aux Etats-Unis, la dépendance aux opiacés a été érigée en chantier prioritaire par le président républicain. En 2016, les Etats-Unis ont enregistré quelque 64.000 morts par overdose, dont une majorité liées aux opiacés. Cette catégorie de stupéfiants englobe des médicaments analgésiques délivrés sur ordonnance, tels que l'oxycontin et le fentanyl, ainsi que l'héroïne souvent mélangée à des substances de synthèse.
Les positions de Trump ne font pas l'unanimité. Début mars, lors d'une réunion à la Maison-Blanche, Donald Trump avait souligné que les pays qui avaient recours à la peine de mort contre les trafiquants avaient "beaucoup moins de problèmes de drogue" que les Etats-Unis. "Nous allons devoir être très fermes sur les peines", avait-il lancé. L'idée de requérir la peine de mort contre certains trafiquants est loin de faire l'unanimité dans la classe politique américaine. "Nous ne résoudrons pas la crise des opiacés à coups d'incarcérations et d'exécutions", a par avance mis en garde le sénateur démocrate du Massachusetts, Ed Markey. "Des propositions extrêmes comme le recours à la peine de mort ne font que faire perdurer la marque d'infamie associée à l'utilisation des opiacés et sont une diversion par rapport au nécessaire débat sur (...) les initiatives de santé publiques indispensables pour sauver des vies", a-t-il estimé.