Pour la troisième fois, l'ancien président américain est rattrapé par la justice. Vers 22 heures - heure française - il sera officiellement inculpé pour avoir comploté contre l'État américain en essayant de faire inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020. Donald Trump, qui estime n'avoir jamais reçu autant de soutien, a choisi de se rendre sur place en personne. Ses avocats essaient déjà de délocaliser le procès à venir.
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Manœuvre politique
Les avocats de Donald Trump tentent la carte du risque d'un procès moral : pour eux, l'ancien président n'aura pas de procès équitable dans une ville comme Washington, qui a voté Biden à plus de 90%. Ils souhaiteraient donc que le procès se déroule en Virginie occidentale voisine, qui, elle, a voté majoritairement pour Donald Trump. Pourtant, lors de la sélection du jury, défense et accusation ont le droit de rejeter des jurés qu'elles jugeraient inadéquats, s'assurant ainsi la plus grande neutralité possible. Une manœuvre évidemment politique.
La défense de l'ancien président entend ainsi jeter le doute sur l'ensemble du processus. La juge est elle aussi dans leur collimateur : Tanya Chutkan, une magistrate expérimentée, nommée par Barack Obama. Elle a déjà présidé au procès de plusieurs assaillants du Capitole et les sentences qu'elle avait prononcé furent très sévères. Elle a aussi rejeté une demande de Donald Trump qui ne voulait pas transmettre des dossiers à la Chambre des représentants. L'ancien président invoquait le droit au secret de l'exécutif. Réponse de la juge Chutkan : "Les présidents ne sont pas des rois et le plaignant n'est pas président". C'est à elle désormais de fixer un calendrier pour ce qui promet d'être l'un des procès les plus importants de l'histoire des États-Unis.