Le président américain Donald Trump a menacé lundi le Venezuela d'adopter "des mesures économiques fortes" si Caracas mettait en oeuvre son projet de modifier la Constitution. Il a qualifié son homologue vénézuélien Nicolas Maduro de "mauvais dirigeant rêvant de devenir dictateur".
"Des mesures économiques fortes et rapides". "Les États-Unis ne resteront pas immobiles pendant que le Venezuela s'effondre. Si le régime Maduro impose son Assemblée constituante le 30 juillet, les États-Unis adopteront des mesures économiques fortes et rapides", a indiqué Donald Trump dans un communiqué, sans en préciser la teneur. La Maison-Blanche avait plus tôt salué la consultation symbolique organisée par l'opposition vénézuélienne dimanche contre ce projet, à laquelle 7,2 millions de ressortissants ont pris part sur 19 millions d'électeurs.
Les États-Unis comme soutiens de la démocratie. "Hier [lundi], le peuple vénézuélien a encore démontré clairement qu'il défend la démocratie, la liberté et l'État de droit. Pourtant, ses actions fortes et courageuses continuent d'être ignorées par un mauvais dirigeant rêvant de devenir dictateur", a poursuivi Donald Trump. "Les États-Unis appellent de nouveau à la tenue d'élections justes et libres et se tiennent au côté du peuple vénézuélien dans sa quête pour ramener son pays vers une démocratie totale et prospère", a ajouté le président américain.
Un appel à tous les pays à faire pression. Presque simultanément, la diplomatie américaine a dit "encourager les gouvernements du continent américain et du monde entier à appeler le président Maduro à suspendre ce processus qui ne cherche qu'à saper la démocratie au Venezuela", selon un communiqué du département d'État envoyé peu après celui du président. "Les millions de voix de Vénézuéliens ne peuvent pas être ignorées. Les États-Unis appellent le gouvernement du Venezuela à abandonner le projet d'une Assemblée nationale constituante", a poursuivi le département d'État.
Un rejet de l'Assemblée constituante. Portée par la forte participation à ce vote, l'opposition vénézuélienne a lancé lundi une "offensive finale" pour tenter d'arrêter le projet du président socialiste de modifier la Constitution, appelant notamment à une grève générale de 24 heures ce jeudi. Selon l'opposition, plus de sept millions de Vénézuéliens ont participé à la consultation, organisée sans l'aval des autorités et légalement non-contraignante, et 98,3% d'entre eux ont rejeté dimanche le projet présidentiel de convoquer une Assemblée constituante.
La Constituante, dont les 545 membres doivent être élus le 30 juillet, vise officiellement à apporter paix et stabilité économique au pays. Mais l'opposition pense qu'elle servira à contourner l'Assemblée nationale, où elle détient la majorité depuis 2016 après 17 ans de domination chaviste.