Le président américain Donald Trump a proposé samedi, d'un tweet, au leader nord-coréen Kim Jong Un une rencontre dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées.
Cette annonce-surprise intervient quatre mois après le sommet de Hanoï entre les deux hommes, qui s'était achevé sur un échec en l'absence d'avancées sur la dénucléarisation coréenne. Les négociations sont depuis au point mort.
Si elle se confirme, cette poignée de main entre un président américain et un dirigeant nord-coréen serait une première dans ce lieu chargé en symboles qui est probablement la frontière la plus militarisée au monde.
After some very important meetings, including my meeting with President Xi of China, I will be leaving Japan for South Korea (with President Moon). While there, if Chairman Kim of North Korea sees this, I would meet him at the Border/DMZ just to shake his hand and say Hello(?)!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 28 juin 2019
Une proposition faite sur Twitter... qui est interdit en Corée du Nord
"Après des rencontres importantes, en particulier avec le président chinois Xi, je quitterai le Japon pour la Corée du Sud", a écrit le président américain à Osaka où il participe au sommet du G20. "Pendant que je serai là-bas, et si le président Kim voit ce message, je pourrais le rencontrer à la frontière/DMZ juste pour lui serrer la main et dire bonjour (?)!", a-t-il ajouté, laissant planer le doute.
Si Twitter n'est pas accessible aux citoyens nord-coréens, Pyongyang a rapidement répondu au tweet du locataire de la Maison-Blanche. Jugeant la proposition "très intéressante", le pouvoir nord-coréen a souligné qu'il n'avait pas reçu d'invitation officielle mais a laissé entendre que la rencontre pourrait avoir lieu.
Un geste qui serait lourd de symboles
La tenue d'un sommet dans la DMZ "servirait de nouvelle occasion porteuse de sens pour approfondir les relations entre les deux dirigeants", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui, cité par l'agence officielle KCNA.
Selon la présidence sud-coréenne, Donald Trump a profité d'un bref aparté avec le président Moon Jae-in au G20 pour lui demander s'il avait vu son tweet. "Essayons de le faire !", lui a-t-il lancé enthousiaste, le pouce levé.
Une frontière très sensible
Au cours des trois dernières décennies, une brève halte dans le lieu fort qu'est la DMZ est devenue presque incontournable pour tous les locataires de la Maison-Blanche. Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, seul George H.W. Bush n'a pas effectué ce déplacement. Mais cette visite interviendra dans un climat différent : après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la péninsule a connu une remarquable détente.
Et c'est à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée, que Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae In se sont rencontrés en avril 2018 pour une poignée de main historique sur la ligne de démarcation divisant la péninsule.