Dans une interview accordée au New York Times mardi, le nouveau président des États-Unis Donald Trump a fait le point sur plusieurs sujets. Ses déclarations ont été relayés sur Twitter par les journalistes du journal, en direct depuis la Maison-Blanche. Parmi les principaux points de discussion : le changement climatique, le conflit israélo-palestinien et ses liens supposés avec l'extrême droite.
L'accord de Paris sur le climat
Donald Trump s'est dit "ouvert" au sujet de l'accord de Paris sur le changement climatique, après avoir promis tout au long de sa campagne électorale d'en retirer les États-Unis. "Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question", a dit le président-élu. "Je pense qu'il y a un lien (entre les humains et le changement climatique), il y a quelque chose, mais tout dépend combien", a aussi reconnu le milliardaire, notoirement climato-sceptique.
Donald Trump a précisé qu'il fallait voir à propos de l'accord de Paris "combien cela va coûter à nos entreprises", et quels effets il pourrait avoir sur la compétitivité américaine. Le futur président américain a qualifié par le passé de "canular" le dérèglement climatique et menacé d'"annuler" l'accord conclu lors de la COP21 adopté à Paris fin 2015 par 195 pays. Les États-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète après la Chine, ont ratifié cet accord début septembre, sous l'impulsion notamment du président Barack Obama.
Le conflit israélo-palestinien
Donald Trump a affirmé qu'il aimerait "être celui qui fera la paix entre Israël et les Palestiniens". "Ce serait une superbe réussite", a-t-il. Il avait par le passé proposé de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, contrairement à la tradition américaine, avait provoqué la colère des Palestiniens. Le milliardaire républicain a ajouté que son gendre Jared Kushner, le mari de sa fille Ivanka, pourrait jouer un rôle dans d'éventuels pourparlers de paix.
Jared Kushner, homme d'affaires et investisseur, a été un proche conseiller du magnat de l'immobilier durant la campagne électorale. Après l'élection de son beau-père, il a demandé à avoir accès aux briefings de sécurité quotidiens de la Maison-Blanche, et il était présent lors de la rencontre de Donald Trump avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe le 17 novembre, son premier entretien avec un dirigeant étranger.
La droite israélienne s'était montrée particulièrement satisfaite de la victoire de Donald Trump, y voyant l'annonce d'une reprise ou d'une accélération de la colonisation des Territoires palestiniens occupés par Israël, et même la fin de l'idée d'un État palestinien indépendant. L'équipe du président-élu avait cependant appelé la droite israélienne à ne pas s'emballer, ses collaborateurs demandant davantage de mesure, avait rapporté le ministre de la Défense Avigdor Lieberman. Les discussions directes entre les deux parties sont au point mort depuis deux ans et demi.
Son conseiller Steve Bannon et l'extrême droite
Donald Trump a défendu son proche conseiller Steve Bannon, assurant que s'il estimait "qu'il était raciste" ou d'extrême droite, il "ne penserait même pas à l'embaucher". Le milliardaire s'est également démarqué d'un groupuscule d'extrême droite qui a fêté sa victoire électorale samedi à Washington lors d'une conférence marquée par des saluts nazis. "Je les désavoue et je les condamne", a-t-il dit au quotidien, selon la correspondante du journal à la Maison-Blanche, Julie Davis. "Ce n'est pas un groupe que je veux galvaniser, et s'ils sont galvanisés, je veux analyser ça et comprendre pourquoi", a dit Donald Trump
Steve Bannon, figure controversée pour ses liens avec l'extrême droite, a mené la fin de la campagne de Donald Trump et l'accompagnera comme haut conseiller à son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier. Âgé de 62 ans, il était jusqu'à récemment encore le patron de Breitbart, un site d'information servant de caisse de résonance à une nébuleuse d'extrême droite apparue récemment aux États-Unis et baptisée "alt-right". Il avait lui-même défini le site comme "une plateforme pour 'l'alt-right', dans un entretien au site Mother Jones.