Un double-attentat suicide, dont un perpétré au milieu des journalistes, a frappé un secteur proche du siège des renseignements afghans (NDS) à Kaboul à l'heure de rentrée des bureaux lundi, faisant au moins 25 morts et 49 blessés, selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur. "Ce bilan pourrait encore évoluer", a précisé le porte-parole du ministère Wahid Majroh sur la chaine Tolonews.
Shah Marai, un photographe de l'AFP, fait partie des victimes, a annoncé l'agence de presse. "Six journalistes et quatre policiers figurent au nombre des tués dans ces deux explosions", a précisé le porte-parole du ministère, Najib Danish. L'organisation Reporters sans Frontières (RSF) et le Centre des journalistes d'Afghanistan (AJC) ont dénombré neuf journalistes tués, dont Shah Marai. "Le 2e attentat visait sciemment la presse. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis la chute des talibans en décembre 2001", souligne RSF dans un communiqué.
#BREAKING AFP photographer Shah Marai killed in Kabul blast
— AFP news agency (@AFP) 30 avril 2018
La seconde explosion s'est produite quelques minutes après la première, visant les reporters accourus sur place, a confirmé le porte-parole de la police de Kaboul Hashmat Stanikzai.
Des attaques revendiquées par l'EI. Le premier attentat, perpétré par un kamikaze à moto, s'est produit peu avant 8 heures près du siège des services de renseignements afghans, a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish. "Un kamikaze circulant à bord d'une moto s'est fait exploser devant un cours d'anglais dans le secteur de Shash Darak". Selon lui, plusieurs bureaux du NDS se trouvent dans ce secteur "mais l'explosion a eu lieu devant le cours d'anglais".
Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué le double attentat suicide. Après une première attaque menée par un kamikaze, "les apostats des forces de sécurité, des médias, et d'autres (personnes) ont accouru sur le site de l'opération, où un frère kamikaze les a pris par surprise avec sa veste explosive", selon un communiqué signé par la province du Khorasan, la branche afghane de l'EI, et partagé sur Telegram.