Marc Dutroux avait pour projet d'"enlever énormément d'enfants" et de "créer une sorte de cité souterraine" dans d'anciennes galeries de mines, affirme l'un de ses anciens avocats dans l'hebdomadaire belge Soir Mag qui paraît mercredi. Le pédophile belge a été reconnu coupable en juin 2004 des rapt et viol des six fillettes et adolescentes, et de la mort de quatre d'entre elles. Il a été condamné à la détention à perpétuité assortie d'une clause empêchant toute libération anticipée, et est toujours détenu.
"Une cité où régnerait l'harmonie". Maître Julien Pierre, qui fut l'avocat de Dutroux de son arrestation en 1996 à 2003, un an avant le procès qui s'est soldé par la condamnation à perpétuité du pédophile, rapporte une de ses conversations avec le meurtrier. "Est-ce que vous vous rendez compte que personne ne s'est jamais demandé pourquoi j'avais choisi cette maison-là, cette région-là ?", a déclaré Marc Dutroux, selon le récit de Julien Pierre. "Mon idée, c'était de commettre énormément d'enlèvements d'enfants et de créer, dans ces galeries de mines, une sorte de cité souterraine où régnerait le bien, l'harmonie, la sécurité", avait ajouté le pédophile.
Des corps exhumés dans ses propriétés. Marc Dutroux, aujourd'hui âgé de 59 ans, avait été arrêté le 13 août 1996. Deux jours plus tard, deux adolescentes, Laetitia Delhez et Sabine Dardenne, enlevées quelques jours auparavant pour la première et quelques mois plus tôt pour la seconde, était retrouvées vivantes dans une cache aménagée dans la cave d'une de ses maisons, à Marcinelle, près de l'ancienne cité minière de Charleroi. Dans les semaines qui ont suivi, les corps de Julie et Mélissa, deux amies de huit ans enlevées à Liège en juin 1995 et mortes de faim dans la cave de Marcinelle, étaient exhumés d'une de ses propriétés. Puis ce furent ceux de deux jeunes Flamandes, An Marchal, 17 ans, et Eefje Lambrecks, 19 ans, enterrées vivantes dans le jardin d'une autre de ses habitations.
Repéré lors d'un rapt. Lors du procès devant la cour d'assises à Arlon en 2004, Sabine Dardenne, l'une des deux survivantes, avait expliqué que son ravisseur l'avait affublée d'un nouveau prénom et qu'il lui faisait croire qu'il la protégeait contre de mystérieux "méchants", tout en lui faisant subir des sévices sexuels. Il avait expliqué à Sabine Dardenne avoir enlevé Laetitia Delhez pour "lui amener une copine". C'est lors du rapt de Laetitia Delhez que sa camionnette avait été repérée, ce qui avait mené à son arrestation.