Un des objectifs du déplacement d'Emmanuel Macron en Algérie, c'est aussi de repousser l'influence de Pékin et de Moscou dans le pays. Échanges commerciaux, investissements dans le pétrole et les grandes infrastructures, accords de défense… Si les Chinois et les Russes sont des alliés de longue date d'Alger, la guerre en Ukraine a accéléré, encore plus, leur rapprochement. Illustration emblématique : l'abstention de l'Algérie lors du vote de la résolution de l'ONU au début de la guerre.
Alger souhaite rejoindre les Brics
Alger n'a pas condamné l'invasion russe, tout comme 15 autres pays africains. Au contraire, des accords militaires ont même été signés. En novembre prochain, 160 soldats russes et algériens participeront pour la première fois ensemble à un exercice de traque des djihadistes dans le désert.
Si ces liens se resserrent, c'est qu'Alger espère que Moscou l'aidera à rentrer dans le groupe des Brics, qui comprend la Russie, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud et la Chine.
40.000 Chinois travaillent en Algérie
Pékin, qui est aussi un allié très stratégique puisque 40.000 Chinois travaillent en Algérie. C'est la plus importante communauté étrangère dans le pays et la deuxième du continent africain. Les Chinois ont supplanté les Français, les Allemands et les Américains dans presque tous les grands projets d'infrastructures lancés au début des années 2000.
Pékin s'intéresse aussi au pétrole algérien et investit dans le sud-est du pays où 95 millions de barils de brut doivent sortir d'ici les 25 prochaines années. Cette proximité est aussi politique. Au début du mois, l'ambassadeur algérien à Pékin a critiqué la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en affirmant sans l'ombre d'une hésitation que Taïwan était une partie intégrante du territoire chinois.