Emmanuel Macron entame un voyage d’Etat de trois jours en Chine. Première escale, Shangaï et un salon commercial avec quelques contrats à la clef. Puis Pékin pour parler du changement climatique et de la biodiversité. Une visite plus compliquée, analyse notre éditorialiste Vincent Hervouët.
"Le problème des Français, c’est que les Chinois persistent à les considérer pour ce qu’ils pèsent. C’est à dire un vingtième de la population chinoise, un cinquième de son PIB. C’est un peu plus que trois grains de riz mais pas assez pour parler d’égal à égal. Alors on appelle à la rescousse 'Charles De Gaulle-qui-a-reconnu-le-premier-la-République-populaire. C’est loin.
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On parle aussi au nom de l’Europe. Mais les Chinois savent bien que la France représente un pays sur 27 dans l’Union, que Berlin est leur fournisseur, que Londres est leur banquier et Rome désormais leur escale sur la route de la soie. Les visites officielles n’échouent jamais mais Emmanuel Macron aura du mal à se faire écouter.
La Chine veut gagner de l'influence dans l'art et la culture
Avec Xi Jinping demain, ils doivent parler du changement climatique et célébrer le multilatéralisme. Cela veut dire qu’ils diront ensemble du mal de Donald Trump. L’Empereur de Chine ne rate aucune occasion de diviser les Occidentaux.
C’est avec l’inauguration d’une annexe du Centre Pompidou à Shangaï que la France marque un point. La Chine ne veut pas imposer son mode de vie, sa langue et son industrie du divertissement comme les Américains. Mais elle veut gagner de l’influence dans les domaines de l’art et de la culture. C’est justement ce que la France a d’original à proposer. Et c’est ainsi qu’elle exporte Pompidou en Asie après avoir vendu des bouts du Louvre ou de la Sorbonne en leasing aux Arabes".