Alors que les derniers djihadistes résistent encore à Baghouz, en Syrie, nombre d'entre eux se sont rendus ces derniers mois. Se pose alors la question du retour des ressortissants français et de leurs enfants sur le sol national. Pour le moment, ils sont retenus par les Kurdes en Syrie. Mais quelle est la position de la France à leur égard ? Vincent Hervouet a posé la question au Premier ministre Édouard Philippe, invité spécial de la matinale de Nikos Aliagas vendredi.
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Une menace syrienne aux portes de la France. Huit ans plus tôt, au début de la guerre civile qui a fait 368.000 morts, "les diplomates français applaudissaient le printemps et prétendaient que Bachar al-Assad allait être emporté par la révolution islamiste", rappelle Vincent Hervouet. À cette époque, "les Français pouvaient se tromper sur le sort de la Syrie car c'était loin. Et puis il y a eu les attentats de Paris par Daech, leurs victimes et les Français engagés en Syrie à leurs côtés".
Pas de nombre précis sur les djihadistes français. Autant de Français qui se rendent en ce moment aux forces arabo-kurdes sur place et dont on ne connaît pas le nombre précis. "Au fur et à mesure du combat contre Daech, on identifie des Français donc leur nombre évolue. Je ne peux pas communiquer de chiffres", déclare le Premier ministre Édouard Philippe.
Néanmoins il a rappelé la doctrine de la France quant à la question du retour de ces Français sur le sol national. "Ces Français ont quitté la France. Ils ont rejoint des zones de combats pour devenir des combattants. Au regard du droit français et du droit local, ils ont commis des crimes", confirme le Premier ministre. "Ils doivent répondre de ces crimes, être jugés sur place et, s'ils sont déclarés coupables, y être punis. C'est déjà le cas en Irak."
Le retour des enfants étudié au "cas par cas". Mais parmi ces Français candidats au retour, il y a de nombreux enfants emmenés par leurs parents ou nés sur place. "Pour les enfants et notamment les très jeunes qui ne peuvent être tenus responsables des actes de leurs parents, nous regardons au cas par cas avec les associations humanitaires", assure Édouard Philippe au micro d'Europe 1.
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"Mon objectif est de garantir la sécurité des Français". "Si la France a appris quelque chose des huit années écoulées, c'est qu'elle devait être très déterminée et très prudente dans les affirmations qu'elle prononçait. Mon objectif, et celui formulé par le président, c'est que Daech soit battu sur place. Cet objectif est en passe d'être achevé, c'est une bonne nouvelle. Et mon deuxième objectif est de garantir la sécurité des Français. Et c'est à cette aune-là que nous prenons toutes nos décisions."