Au moins 25 personnes ont été tuées et 31 autres blessées dimanche dans un attentat à la bombe à l'intérieur d'une église copte orthodoxe au Caire, en Égypte, a indiqué la télévision égyptienne d'État en citant le ministère de la Santé. L'explosion a eu lieu en pleine célébration vers 9h (à Paris) dans l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, contiguë de la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape de l'église copte Tawadros II, selon la même source.
Aucune revendication. Le bilan a progressivement augmenté de cinq à 20, puis 25 morts au minimum au fur et à mesure des opérations de secours sur le site. Aucun mouvement n'a revendiqué dans l'immédiat cette explosion, qui a été entendue dans tout le quartier. Selon une source de la sécurité, la bombe était constituée d'environ 12 kilos de TNT.
Une communauté marginalisée. Les Coptes orthodoxes d'Égypte constituent la grande majorité de la communauté chrétienne du pays, la plus nombreuse du Moyen-Orient (plus d'un million de fidèles) et l'une des plus anciennes. Faiblement représentés au gouvernement, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes de la justice, des universités ou encore de la police.
La montée d'un islam rigoriste aggrave leur sentiment de marginalisation, surtout depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février 2011, qui s'est traduite par une dégradation du climat sécuritaire et une visibilité accrue des islamistes.
La condamnation d'un haut chef musulman. Le grand imam de la mosquée d'Al-Azhar, parfois considérée comme la plus grande autorité du monde musulman sunnite, condamne l'attentat qui a fait au moins 25 morts dans une église copte du Caire. Dans un communiqué, l'imam Ahmed al-Tayeb a qualifié l'attentat meurtrier "d'explosion terroriste infâme qui a visé des âmes innocentes".
François Hollande condamne l'attentat. "Le Président de la République condamne l'attentat ignoble qui a visé aujourd'hui l'église copte orthodoxe Boutrossia du Caire, et fait plus de 25 morts et de nombreux blessés", écrit l'Elysée dans un communiqué. Le chef de l'État "exprime ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes et aux autorités égyptiennes", selon la présidence. "C'est toute l'Égypte qui est visée par cet acte terroriste. La France se tient à ses côtés", conclut François Hollande.