L'Iran, qui a rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis en 1980, a exprimé jeudi l'espoir que l'élection de Donald Trump à la présidence américaine permette de "revoir les approches erronées du passé". Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a souligné que l'Iran avait connu "des expériences très amères" avec les politiques menées par différents gouvernements américains. Il a appelé Washington à réévaluer ses stratégies et à changer de cap, tout en affirmant que l'Iran restait prêt à réagir positivement si les États-Unis modifiaient leur approche.

Des relations tendues depuis la Révolution islamique de 1979

Depuis la Révolution islamique de 1979, qui a renversé le Shah, ancien allié des États-Unis, les relations entre Washington et Téhéran sont marquées par une hostilité profonde. En 1980, après la prise en otage des diplomates américains à l'ambassade de Téhéran, les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques, un fait qui reste un point de friction majeur. Les décennies suivantes ont été marquées par des tensions continues, avec des sanctions économiques et des confrontations diplomatiques récurrentes.

Les choses se sont intensifiées sous la présidence de Donald Trump , qui, dès son arrivée au pouvoir, a annulé l'accord nucléaire iranien de 2015, rétablissant des sanctions sévères contre l'Iran. En 2020, il a également ordonné l’assassinat du général Qassem Soleiman i, un geste qui a failli provoquer un conflit direct entre les deux nations. Les médias iraniens, dans leurs commentaires sur la situation, rappellent cette histoire conflictuelle, tout en soulignant que l’élection de Trump pourrait offrir une nouvelle opportunité pour reconsidérer les relations.

Un optimisme prudent face à l'immobilisme américain

La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2020 a suscité des réactions contrastées en Iran . Le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé que, pour l'Iran, cette élection "ne change rien" et que la politique américaine resterait inchangée. De son côté, le journal ultraconservateur Kayhan a insisté sur le fait que, quels que soient les occupants de la Maison Blanche, les États-Unis resteraient toujours "le grand Satan" aux yeux de l'Iran. Pour Iran, le quotidien officiel, bien que l'économie iranienne ait souffert des pressions internationales, il y a un sentiment que l'ère de l'isolement imposé par Trump est désormais révolue, et que l'Iran est mieux préparé à faire face aux défis économiques.

Cependant, des voix plus réformatrices, comme celles du journal Ham Mihan, soulignent qu'il est important de rester vigilant face aux déclarations diplomatiques iraniennes qui minimisent l'impact des élections américaines. Selon ces observateurs, la position de l'Iran, notamment vis-à-vis des États-Unis, demeure en grande partie inchangée, quelle que soit la direction prise par la politique américaine.