Depuis 20 ans, Recep Tayyip Erdoğan dirige la Turquie. Si le président se présente pour un troisième mandat, il doit faire face, cette fois-ci, à une opposition unie derrière son rival Kemal Kılıçdaroğlu, à la tête d'une coalition de six partis. Deux hommes au coude à coude d'après les sondages, aux styles très différents. L'élection présidentielle turque a lieu ce dimanche 14 mai et promet d'être mouvementée.
D'un côté, Recep Tayyip Erdoğan promet à ses électeurs une Turquie puissante qui tient en respect l'Occident. Le chef de l'État arrivé au pouvoir en tant que Premier ministre en 2003 promet de grands projets : des aéroports, des ponts ou encore des extractions de gaz. Le candidat de 69 ans vante aussi les succès de l'industrie de défense turque, dont les drones Bayraktar TB2 qui sont devenus le symbole d'une campagne nationaliste et ultra-conservatrice. Et pourtant, le président sortant est clivant. Il s'en prend aux communautés LGBT, il défend la sacralité de la famille et les valeurs morales islamiques.
Face à lui, Kemal Kılıçdaroğlu est un sérieux adversaire. L'opposant âgé de 74 ans s'attaque au bilan économique de son adversaire, dont la terrible inflation qui frappe les classes moyennes. Il dénonce également la gestion du séisme du 6 février dernier et la corruption dans le secteur du bâtiment. L'opposant jure de ramener la démocratie par un retour à un système parlementaire et une justice indépendante. Pour finir, il assure qu'il expulsera en deux ans les millions de Syriens réfugiés en Turquie.