Troisième et dernier jour de l'élection présidentielle russe ce dimanche. Une ultime journée de scrutin qui commence, selon l'armée russe, sous une pluie de 35 attaques de drones ukrainiens, qui ont été repoussées. 63 millions de personnes se sont déjà déplacées dans les bureaux de vote malgré ce climat délétère. Mais la grande action de protestation du jour sera celle des partisans du défunt opposant Alexeï Navalny : les opposants à Vladimir Poutine sont appelés à venir voter en masse à midi pour montrer leur opposition au maître du Kremlin.
Résistance civique
Les opposants qui accompliront légalement, sans violer aucune loi, leur devoir électoral et patriotique, selon la rhétorique officielle, à midi précise, feront de la résistance civique. Ioulia Navalnaïa, la veuve d'Alexeï Navalny, décrivait le mode d'action à ses concitoyens peu après la mort de son mari. "Vous avez le droit de voter à n'importe quelle heure. Voter à midi n'est pas plus dangereux qu'à un autre horaire. Dans chaque ville et chaque quartier, vous pouvez être des millions à venir à midi. Mettez-vous d'accord avec une autre personne, ce sera votre pierre à l'édifice."
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Le pouvoir attend surtout ce qui peut se passer à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, les mégalopoles du pays qui réunissent à peu près 20 millions de personnes. Alexeï Navalny y avait trouvé une place de leader d'opposition. Selon les médias russes en exil, les trolls des services diffusent des messages indiquant que l'action "vote" à midi est annulée. D'autres enverraient des SMS disant qu'il faut voter sans faire la queue, donc sans attroupements qui pourraient ressembler à une forme de manifestation. La difficulté pour le pouvoir sera de reconnaître dans un bureau de vote à midi celui qui vient pour protester et celui qui vient tout simplement pour voter.