Les Démocrates américains ont remporté une victoire partielle mardi aux élections législatives de mi-mandat, gagnant la Chambre des représentants mais perdant du terrain au Sénat, un tableau nuancé dont Donald Trump s'est saisi pour revendiquer un succès personnel.
Les Démocrates ont repris la Chambre des représentants. Deux ans après la victoire choc de Donald Trump, propulsé à la Maison-Blanche sans la moindre expérience politique ou diplomatique, la "vague" anti-Trump annoncée n'a finalement pas eu lieu.
Les Démocrates étaient en passe de remporter 27 sièges supplémentaires de représentants - il leur en fallait 23 pour prendre le contrôle de la Chambre. De leur côté, les Républicains semblaient en mesure de renforcer leur courte majorité au Sénat en prenant trois ou quatre sièges aux démocrates, selon les projections des médias américains.
Une marge de manœuvre réduite pour Trump. Les États-Unis se retrouveront donc, en janvier 2019, avec un 116ème Congrès divisé, ce qui devrait limiter la marge de manœuvre du 45ème président des États-Unis, jusqu'aux prochaines élections, législatives et présidentielle, prévues en novembre 2020.
Les élections de mi-mandat sont traditionnellement délicates pour le président en place. Mais la perte de la Chambre, en dépit des excellents chiffres de l'économie américaine, reste un revers pour le magnat de l'immobilier tant il avait fait de ce rendez-vous un véritable référendum sur sa personne. La carte électorale sénatoriale jouait, cette année, en faveur des républicains : le renouvellement par tiers concernait cette année des États majoritairement conservateurs.
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Un nouveau "contre-pouvoir". Après deux ans d'une présidence Trump qui a profondément divisé les Américains, les Démocrates ont promis d'employer leur nouvelle majorité à la chambre basse, à partir de janvier 2019, pour servir de "contre-pouvoir". Mais ils ont aussi semblé tendre la main à l'autre camp. Leur chef à la Chambre, Nancy Pelosi, a promis d’œuvrer pour trouver "des solutions qui nous rassemblent, car nous en avons tous assez des divisions".
En prenant le contrôle de la chambre basse, les Démocrates s'offrent la possibilité de lancer une procédure de destitution contre le président américain. L'état major démocrate a laissé entendre qu'il était réticent à déclencher cette option explosive, probablement vouée à l'échec dans un Sénat républicain, qui a le dernier mot. L'opposition aura aussi les mains libres pour lancer des enquêtes parlementaires à tout-va, notamment sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump en 2016 et Moscou.
Un "immense succès", selon Trump. Le président a revendiqué un "immense succès" électoral et remercié ses partisans qui ont permis aux républicains de conserver la majorité au Sénat. "Immense succès ce soir. Merci à tous !", a tweeté le président.
Une Amérindienne, deux musulmanes, un homme ouvertement gay... Ces élections ont donné lieu à de nombreuses premières. La démocrate du Kansas Sharice Davids, avocate férue d'arts martiaux, est devenue la première Amérindienne à être élue au Congrès en l'emportant sur des terres conservatrices. Ilhan Omar et Rashida Tlaib, respectivement du Minnesota et du Michigan, sont devenues les deux premières femmes de confession musulmane élues à la Chambre des représentants.
Grande première aussi dans le Colorado où le démocrate Jared Polis est devenu le premier gouverneur ouvertement gay d'un État américain. Le jeune espoir démocrate Beto O'Rourke, qui avait reçu tardivement le soutien de la chanteuse Beyoncé, n'a pas réussi à créer la surprise au Texas. Le sénateur sortant Ted Cruz, auquel Donald Trump était venu prêter main forte, a été réélu à l'issue d'une course très serrée.