Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu est donné vainqueur des élections législatives par les projections des médias, qui le montrent clairement mieux placé que son principal concurrent pour former une coalition de droite après comptage de 96% des votes.
65 mandats sur 120... Ces projections en sièges établies à partir du comptage des bulletins montrent le parti de Benjamin Netanyahu au coude à coude avec la liste Bleu-blanc (centre-droit) de Benny Gantz, mais avec une majorité potentielle de 65 mandats sur les 120 de la prochaine Knesset. Dans une telle configuration, il semble hautement improbable que le président Reuven Rivlin confie dans les prochains jours à un autre que Benjamin Netanyahu la tâche de former une coalition de gouvernement.
... malgré des ennuis judiciaires. Benjamin Netanyahu, 69 ans, au pouvoir sans discontinuer depuis 10 ans, signerait ainsi un nouveau coup d'éclat en remportant des élections largement présentées comme un référendum sur sa personne, malgré la menace d'une inculpation pour corruption. Ses ennuis judiciaires risquent cependant de le rattraper dès les premiers mois d'un nouveau mandat.
Le soutien de la plupart des partis de droite. Benjamin Netanyahu avait déjà proclamé sa victoire quelques heures auparavant. Elle est "magnifique", a-t-il dit à ses supporteurs enfiévrés à Tel-Aviv, triomphant et embrassant sa femme sur les lèvres. "Le peuple d'Israël m'a accordé sa confiance pour la cinquième fois, et une confiance plus grande encore", a-t-il dit. Il a promis un "gouvernement de droite" et a déjà approché les chefs des autres partis de droite en vue de former une coalition de gouvernement. Ils lui ont "presque tous" apporté leur soutien, a-t-il assuré.
La gauche laminée. Au quartier général de Bleu-blanc à Tel-Aviv, Benny Gantz également revendiqué la victoire avant lui. "C'est un jour historique, plus d'un million de personnes ont voté pour nous", a proclamé Benny Gantz devant ses supporteurs. "Le président doit nous confier le soin de former le prochain gouvernement car nous sommes le parti le plus important", a-t-il déclaré avant de promettre d'être "le Premier ministre de tous". La gauche, elle, sort laminée. L'historique Parti travailliste est crédité de 6 sièges et l'une de ses dirigeantes, Shelly Yachimovich, s'est dite "sous le choc".
Prêt à annexer les colonies israéliennes. Au cours d'une campagne acrimonieuse, Benjamin Netanyahu se sera prévalu de sa trempe d'homme fort, de ses réussites diplomatiques, de sa proximité avec le président Donald Trump ainsi que d'une croissance économique continue. Comme en 2015, dans ce qui ressemble fort à un appel du pied à l'électorat de droite, il a sorti de sa manche une surprise de dernière minute en se disant prêt, au mépris d'un large consensus international, à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de cinquante ans par Israël. Une telle annexion scellerait probablement le sort d'un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, la solution dite à deux Etats qui est la référence de l'ONU pour résoudre ce vieux conflit.