La police de Londres a averti ses agents que le public avait le droit de manifester contre la monarchie après une vidéo virale montrant les forces de l'ordre escortant une protestataire et des arrestations dans le reste du Royaume-Uni depuis la mort d'Elizabeth II. Le décès de la souveraine de 96 ans, à l'immense popularité, a déclenché une forte vague d'émotion, avec des hommages d'une rare unanimité incluant les républicains nord-irlandais ou les indépendantistes écossais. Lundi, alors que le roi Charles III se rendait au Parlement de Londres recevoir les condoléances de deux chambres, deux manifestants ont brandi des papiers indiquant "Pas mon roi", "Abolition de la monarchie" et "Fin au féodalisme", sur le trottoir en face du palais de Westminster.
>> LIRE AUSSI - Exposition du cercueil d'Elizabeth II : face à l'afflux, quel est le dispositif mis en place ?
An anti-Royal protestor holding a poster with the slogan ‘Not my king’ was led away by police on Monday at the Palace of Westminster.
— Evening Standard (@EveningStandard) September 13, 2022
The protester was not arrested and was allowed to continue her protest ''in the wider area'' pic.twitter.com/gHEdtVWu0r
"Not my king"
L'une d'elle s'est ensuite approchée des grilles du Parlement, puis des agents de police l'ont raccompagnée à distance dans le calme, selon des images diffusées par Twitter par le journal Evening Standard qui ont été repartagées des milliers de fois. "Le public a absolument le droit de manifester, nous l'avons clairement fait savoir à tous les agents impliqués dans l'opération de police extraordinaire actuellement en place et nous continuerons à le faire", a réagi la Metropolitan Police dans la nuit de lundi à mardi. Hors de Londres, avant l'arrivée du cercueil d'Elizabeth II à Édimbourg dimanche, la police écossaise a arrêté pour atteinte à l'ordre public, sous les applaudissements, une femme qui tenait une pancarte "Abolition de la monarchie".
>> À LIRE ÉGALEMENT - Mort d'Elizabeth II : la fortune colossale léguée par la reine à son fils Charles III
"Un affront à la démocratie"
Elle a été libérée mais sera convoquée au tribunal à une date ultérieure. Lors de la procession funèbre traversant lundi la procession écossaise, une vidéo a circulé en ligne montrant un homme criant "vieux malade!" au prince Andrew, qui a payé des millions aux Etats-Unis pour éviter un procès pour agressions sexuelles, avant d'être violemment retiré de la foule par des agents. A Oxford, dans le centre de l'Angleterre, un militant pacifiste de 45 ans a été brièvement interpellé après avoir crié "Qui l'a élu?" lors d'une proclamation en public du nouveau roi.
L'organisation de défense des libertés individuelles Big Brother Watch a dénoncé les récentes arrestations comme "un affront à la démocratie", rappelant que "la liberté d'expression est le fondement de la démocratie britannique". Selon un sondage publié à l'occasion des 70 ans de règne en juin par l'institut YouGov, 62% des Britanniques pensent que le pays doit rester une monarchie, seuls 22% estimant qu'il faudrait un chef d'Etat élu.
À DÉCOUVRIR AUSSI
>> Carnet de bord, jour 1 - Après la mort d’Elizabeth II, première étape à Cardiff
>> Carnet de bord, jour 2 - Au jour de la proclamation de Charles, étape à Llandovery
>> Carnet de bord, jour 3 - Mort d'Elizabeth II : la ville meurtrie d’Aberfan pleure sa reine
>> Carnet de bord, jour 4 - Mort d'Elizabeth II : à Birmingham, un hommage au-delà des royalistes