Le chanteur britannique Elton John a soutenu l'appel de l'acteur américain George Clooney au boycott d'hôtels de luxe liés au sultan de Brunei, riche petit État pétrolier d'Asie du Sud-Est qui s'apprête à instaurer la peine de mort en cas d'homosexualité ou d'adultère.
Un appel salué et une liste d'hôtels à boycotter
Le chanteur de Your Song ou Candle in the Wind, qui a épousé son compagnon David Furnish en 2014, a félicité sur Twitter l'acteur "d'avoir pris position contre la discrimination anti-gay et le sectarisme qui sévit dans le pays de #Brunei - un endroit où les homosexuels sont brutalisés, voire pire - en boycottant les hôtels du Sultan." "Nous devons envoyer un message", a-t-il ajouté, affirmant que son mari et lui avaient "depuis longtemps refusé de séjourner dans ces hôtels et continuerons à le faire".
Appelant à le "rejoindre" dans sa démarche, Elton John cite une liste d'"hôtels à boycotter", parmi lesquels The Dorchester et 45 Park Lane à Londres. Contacté par l'AFP, The Dorchester n'avait pas réagi dimanche matin.
Here are the hotels to boycott:
— Elton John (@eltonofficial) 30 mars 2019
The Dorchester, London
45 Park Lane, London
Coworth Park, UK
The Beverly Hills Hotel, Beverly Hills
Hotel Bel-Air, Los Angeles
Le Meurice, Paris
Hotel Plaza Athenee, Paris
Hotel Eden, Rome
Hotel Principe di Savoia, Mi
Elton xx
George Clooney avait auparavant appelé au boycott de neuf hôtels de luxe liés au sultan de Brunei dans une tribune reproduite par le site internet Deadline, spécialisé dans le divertissement. Le 3 avril, "la nation de Brunei va commencer à lapider et à fouetter à mort n'importe lequel de ses citoyens convaincu d'être homosexuel. Comprenez-le bien", a écrit George Clooney.
La charia appliquée seulement aux musulmans, soit les deux tiers de la population
La nouvelle législation de Brunei, situé sur l'île de Bornéo, prévoit aussi l'amputation d'une main ou d'un pied pour vol. Cette petite monarchie de 430.000 habitants est dirigée d'une main de fer par le sultan Hassanal Bolkiah depuis 1967. Elle a annoncé en 2013 l'introduction progressive de la charia, mais la mise en application de ces mesures avait été retardée pour des questions pratiques et face à l'opposition d'une partie de l'opinion.
Le bureau du Premier ministre de Brunei a diffusé samedi un communiqué rappelant que le pays avait un "double système judiciaire", l'un islamique, qui ne s'applique qu'aux musulmans - représentant plus des deux tiers de la population -, l'autre civil, qui concerne l'ensemble des habitants du pays. "Avec l'entrée en vigueur complète" de cette loi islamique "à partir du 3 avril, les deux systèmes continueront à s'appliquer en parallèle afin de maintenir la paix et l'ordre et préserver la religion, la vie, la famille et les individus quels que soient leur genre, nationalité, race et confession", y est-il écrit.