Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dans le but de parvenir au plus vite à un accord sur le projet d'embargo européen sur le pétrole russe, actuellement bloqué par Budapest, a annoncé le gouvernement hongrois. "Les deux dirigeants ont discuté des questions de sécurité énergétique", a rapporté le porte-parole de Viktor Orban, Bertalan Havasi, cité par l'agence de presse MTI. Le chef du gouvernement hongrois avait déjà parlé lundi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, venue spécialement à Budapest. Elle avait fait état de "progrès" à l'issue de leur dîner de travail.
>> LIRE AUSSI - Sanctions russes : les 27 de l'UE parviendront-ils à un embargo sur le pétrole russe ?
Ces entretiens visaient à "finaliser, dans un esprit de solidarité, les garanties (...) nécessaires pour les conditions d'approvisionnement pétrolier" de certains États membres, a expliqué l'Élysée. "Des contacts à tous les niveaux se poursuivent dans l'objectif d'aboutir le plus rapidement possible à un accord complet sur ce sixième paquet", selon la même source. La France occupe la présidence tournante du conseil de l'UE jusqu'à la fin du premier semestre. La proposition soumise mercredi dernier par Bruxelles aux Vingt-Sept prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés, notamment le diesel, d'ici à fin 2022.
La Hongrie dépendante des hydrocarbures russes
Pays enclavé et dépendant de ses achats d'hydrocarbures à la Russie, la Hongrie s'est vue accorder une dérogation, mais elle a été jugée insuffisante. Estimant que Bruxelles avait franchi "une ligne rouge", le Premier ministre nationaliste rejette la mouture actuelle de sanctions, qui requiert l'unanimité des 27 États membres de l'UE.
L'objectif est de parvenir à "un ensemble de solutions permettant à la Hongrie de surmonter sa dépendance", a expliqué mardi le porte-parole de la Commission, Eric Mamer, lors d'un point de presse à Bruxelles, saluant "la discussion constructive" de la veille entre Ursula von der Leyen et Viktor Orban. "Sur cette base, nos équipes vont poursuivre leur travail technique", a-t-il ajouté, sans donner d'échéance. La Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie réclament également des exemptions.