La question du financement du culte musulman revient régulièrement sur la table en France, mais aussi en Allemagne. Outre-Rhin, des musulmans libéraux ont lancé cette semaine un appel pour l'instauration d'une taxe sur les musulmans allemands, dont les bénéfices serviraient à entretenir les mosquées et rémunérer les imams.
Indépendance. Objectif : permettre à l'islam d'Allemagne de s'émanciper, alors que la moitié des mosquées du pays ont un imam venu de Turquie, fonctionnaire de l'État turc et payé par le gouvernement d'Erdogan. En outre, on constate aussi l'influence de plus en plus importante de l'Arabie Saoudite ou du Qatar dans le financement du culte. Prélevée par l'État en même temps temps que l'impôt sur le revenu, une taxe serait redistribuée aux mosquées, ce qui garantirait leur indépendance.
Un dispositif calqué sur les chrétiens. Le même principe existe déjà pour les chrétiens. Il suffit d'être baptisé pour être contraint d'être payé 9% d'impôt en plus. Pour échapper à cette taxe, il faut officiellement renoncer à sa foi devant un tribunal. Au total, les églises allemandes catholiques et protestantes récupèrent 500 millions d'euros par an.
Les partis politiques partants. Pour les musulmans, qui n'ont pas d'équivalent du baptême, il faut encore réfléchir concrètement à l'application de cet impôt. Mais mercredi, la CDU et le SPD, les deux grands partis coalisés au pouvoir, ont signalé qu'ils étaient d'accord sur le principe.