En Allemagne, les établissements scolaires et les magasins jugés non-essentiels ferment ce mercredi, pour une durée d’au moins trois semaines. Actuellement, le taux d'incidence est à 176 pour 100.000 habitants, contre 130 en France. En cause, l'envolée des cas dans les régions de l'Est du pays, comme en Saxe où la courbe est exponentielle. La situation est "hors de contrôle" pour les autorités sanitaires dans quelques arrondissements bien précis : tous des fiefs de l’extrême droite.
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"Nous nous faisons insulter", lance Katharina. Cette infirmière de Bautzen, en Saxe, est démoralisée. Son unité est surchargée et est en train de perdre le combat face au virus. Mais en plus de s'occuper des malades, elle doit se battre avec les visiteurs de l'hôpital, les familles : "Tous les jours c’est la même discussion, pour que les gens mettent le masque, ça me rend si triste".
Des manifestations complotistes sans gestes barrières
La petite ville détient un double record. Elle a le taux d’incidence le plus élevé d'Allemagne à 641 et c’est aussi la circonscription où le parti d’extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a obtenu le plus de voix aux dernières élections. "Le masque sert avant tout à impressionner les gens, en leur rappelant tous les jours qu'il y a un terrible virus qui circule. Mais ce terrible virus, à mon avis, il n'existe pas", avait déclaré le député, Karsten Hilse, élu avec 37% des voix.
Son parti manifeste chaque semaine aux côtés des complotistes anti-masques. Ces rassemblements, sans gestes barrières, accélèrent l'épidémie, comme le 21 novembre dernier à Leipzig. "L'un des organisateurs a été intubé huit jours plus tard", pointe le docteur Josten qui dirige le plus grand CHU de la région.
À l'ouest, le même phénomène est observé : les villes les plus touchées par le virus sont systématiquement celles où l'AfD dépasse les 20%.