En Birmanie, pas de répit pour les opposants à la junte militaire. Malgré la répression et l'armée qui quadrille les rues, les manifestants sont chaque jour très nombreux et, mercredi matin, les militants ont même réussi à paralyser en partie le centre de Rangoun, la capitale économique du pays. Pour ces Birmans, il s'agissait de réaliser un coup de force après les cortèges plutôt clairsemés de ces derniers jours. Le régime militaire n'avait d'ailleurs pas manqué de souligner cette baisse de la mobilisation, signe d'un essoufflement de la contestation.
Un centre-ville bloqué par les voitures
Mercredi, les militants étaient donc plusieurs dizaines de milliers à braver les restrictions en vigueur dans le pays. Certains parlent même de plus de 100.000 personnes descendues dans les rues de la ville.
" On voulait montrer qu'on n'est pas devenu faibles "
Le mot d'ordre était de venir en voiture et ainsi de paralyser le centre-ville pour empêcher les forces de l'ordre d'intervenir, raconte Thantar Win, une guide touristique francophone qui a passé la journée au milieu de la foule. "Avec les voitures privées et les les taxis, on a bloqué quatre kilomètres carrés, à côté de l'hôtel de ville. On doit fait très attention car, tout autour, il y a beaucoup de stations de police, avec des soldats", explique-t-elle. "Mais aujourd'hui, on voulait montrer qu'on n'est pas devenu faibles. Les autres jours, on se dispersait devant les ambassades et le bureau des Nations unies. Mais là, aujourd'hui, on reste tous ensemble."
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Nouvelles manifestations prévues jeudi
Des panneaux "Libérez nos leaders", "à bas la dictature militaire", "stop aux meurtres" ont été brandis un peu partout au sein du cortège. Pour Pye, lui aussi guide touristique, ce sont surtout les jeunes qui ont mené le mouvement. "Les jeunes ne veulent pas rester dans un régime militaire. Les gens d'environ 40 ans ont un peu peur des militaires, mais les jeunes sont toujours contre". De nouvelles manifestations sont prévues jeudi, mais le lieu de rassemblement ne sera connu qu'au dernier moment, au petit matin.