Deux mois après le référendum unilatéral du 1er octobre, et alors que la campagne officielle pour les élections du 21 décembre démarre cette semaine en Catalogne, la région commence à prendre la mesure de l'impact qu'a eu (et a encore) cette crise politique sur l'économie. A Barcelone, les commerçants et de nombreux secteurs ont enregistré une forte baisse de leur activité.
"Les gens ne veulent pas parler de politique". Au "58", un restaurant à succès situé dans le Poblano, un quartier apprécié des familles et depuis peu des touristes, il fallait souvent faire la queue pour goûter aux différentes tapas de l'établissement géré par Fabien, un Français installé à Barcelone depuis longtemps. Mais depuis le référendum, certaines tables restent vides et surtout l'ambiance n'est plus la même. "On a noté une certaine baisse, surtout sur les midis", constate le gérant. "J'ai remarqué qu'il y avait moins de tables de familles car avec ce qu'il se passe les gens ne voulaient pas parler et surtout pas de politique".
Les ventes ont baissé. Les hôtels aussi en pâtissent. Le secteur a vu son revenu baisser de 13 % en octobre. Dans le commerce, les ventes ont chuté de 20 à 30 % par rapport à l'an dernier à la même époque. Les manifestations dans le centre-ville ont découragé les consommateurs. "Lorsque ce foutoir a commencé, il y avait beaucoup de tensions dans l'air, c'était très lourd. Les gens étaient bizarres et les ventes ont beaucoup baissé", rappelle Paloma, qui tient une boutique de prêt-à-porter. Par ailleurs, en deux mois, près de 2.000 entreprises ont retiré leur siège social de la région.