Israël continue jeudi à pilonner sans relâche la bande de Gaza après avoir juré d'"écraser" et de "détruire" le Hamas, responsable de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire contre l'État juif. Le nombre de morts dans la bande de Gaza est monté à 1.354, a indiqué jeudi le ministère palestinien de la Santé du Hamas, après la multiplication des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien contrôlé par le Hamas.
"Le nombre de martyrs atteint 1.354 personnes et le nombre de blessés 6.049 personnes", a-t-il précisé dans un communiqué, cinq jours après l'offensive majeure du Hamas contre Israël qui pilonne depuis samedi la bande de Gaza. Un précédent bilan publié à l'aube faisait état d'environ 1.200 morts.
Les informations à retenir :
- Les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit de mercredi à jeudi contre la bande de Gaza
- Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre en Israël ce jeudi
- L'armée a fait état de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils
- La bande de Gaza est en état de siège, privée d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture
- Le bilan s'élève désormais à 13 morts côté français, et parmi les 17 ressortissants disparus, quatre sont des enfants
- La famille d'un Français décédé en Israël a porté plainte jeudi à Paris contre le Hamas, demandant à ce que le Hamas soit poursuivi pour crimes contre l'humanité
Le premier vol de rapatriement français est arrivé
Le vol, parti de Tel-Aviv dans l'après-midi, spécialement affrété pour rapatrier des ressortissants français en Israël est arrivé à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Catherine Colonna prévoit se rendre dimanche en Israël
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna prévoit de se rendre en Israël dimanche, a-t-elle affirmé à la presse jeudi soir depuis l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, où devaient arriver des ressortissants français en provenance de Tel-Aviv.
"A la demande du président de la République je me rendrai dans la région à compter de dimanche", a-t-elle déclaré, alors que la guerre déclenchée samedi par l'offensive sanglante du Hamas contre Israël a fait des milliers de morts. A la question de savoir si elle rendrait en Israël, la cheffe de la diplomatie française a répondu "oui".
Le parquet antiterroriste français ouvre une enquête sur les victimes françaises
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire, notamment pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste, après l'attaque du Hamas en Israël, dans laquelle au moins treize Français sont morts. Les investigations ont aussi été ouvertes pour enlèvements et séquestrations de personnes, dont des mineurs, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste. Dix-sept Français, dont quatre enfants, étaient également portés disparus avant l'annonce d'un 13e mort par le président Emmanuel Macron jeudi soir.
La famille d'un Français décédé en Israël porte plainte à Paris contre le Hamas
La famille d'un Français décédé en Israël a porté plainte jeudi à Paris contre le Hamas, demandant à ce que le Hamas soit poursuivi pour crimes contre l'humanité, a annoncé son avocat Nathanaël Majster. Selon une source judiciaire, l'analyse de la plainte est en cours, et s'insère dans les travaux menés par le Parquet national antiterroriste (Pnat) depuis le début de la semaine pour réunir les éléments nécessaires afin de permettre une ouverture d'enquête.
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de terroristes du Hamas ont infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d'un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, semant la terreur sous un déluge de roquettes. Ce jour-là, Marc Perez, un Français né en Israël et âgé de 51 ans, a "reçu un appel" de sa fille âgée de 20 ans, qui participait au festival de musique électronique où des terroristes du Hamas ont fait irruption, tuant 270 personnes d'après les autorités. "Immédiatement, Marc Perez a pris son véhicule et s'est rendu sur les lieux du massacre pour tenter de sauver sa fille", détaille la plainte consultée par l'AFP.
Alors que la jeune fille est parvenue à "s'enfuir des lieux", la famille n'avait plus de nouvelles du père. Elle soupçonnait jusqu'à jeudi qu'il avait été enlevé par le Hamas, n'ayant pas retrouvé son corps dans les hôpitaux israéliens. Mais "l'armée israélienne a annoncé son décès à la famille" jeudi après-midi, a indiqué l'avocat Nathanaël Majster. La famille demande que le Hamas, les Brigades al-Qassam (la branche militaire du mouvement) et toute personne physique "que les investigations feront connaître" soient poursuivis pour crimes contre l'humanité.
Israël a frappé Gaza avec 4.000 tonnes d'explosifs depuis samedi
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir bombardé l'enclave palestinienne de Gaza contrôlée par le Hamas avec 4.000 tonnes d'explosifs depuis samedi, selon un communiqué. "Environ 6.000 bombes ont été larguées sur la bande de Gaza pour un poids total de 4.000 tonnes d'explosifs", depuis le début de la riposte israélienne à l'attaque lancée samedi par le Hamas, qui a tué "des centaines de terroristes", ajouté le communiqué.
Otages : des familles françaises demandent à Macron d'"intervenir"
Des membres des familles d'otages français aux mains du Hamas à Gaza ont appelé publiquement jeudi le président Emmanuel Macron à "intervenir" en vue de leur libération, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv. "Je veux parler directement à Emmanuel Macron, je veux (...) que ma sœur revienne maintenant", a déclaré Meitav Journo, sœur d'une jeune femme disparue depuis l'attaque du Hamas sur Israël samedi.
"Je demande l'intervention de la France et de tout le monde, pour avoir des informations sur mes enfants, mais aussi tous ceux qui ont disparu", a déclaré Batsheva Yahalomi, mère d'un enfant de 12 ans dont elle est sans nouvelles depuis samedi.
Nicolas Sarkozy a reçu un proche d'un Français disparu
Selon les informations d'Europe 1, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a reçu ce matin un proche d’un Français disparu, accompagné de Yohann Taieb, responsable du collectif des familles des victimes du terrorisme palestinien.
Quatre enfants parmi les 17 disparus français
Emmanuel Macron a affirmé jeudi aux chefs de partis que parmi les 17 disparus français, quatre sont des enfants.
Le bilan monte à 12 Français morts
Le bilan des ressortissants français tués dans les attaques du Hamas contre Israël s'est encore alourdi, a annoncé jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, déplorant une 12e victime. "Nous avons à déplorer un nouveau décès, ce qui porte à 12 le bilan des victimes françaises des attaques terroristes" en Israël, a déclaré Anne-Claire Legendre lors d'un point presse, ajoutant que la France était "sans nouvelle de 17 compatriotes dont la disparition est considérée comme très inquiétante".
Elle a par ailleurs annoncé que la cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna, se rendra jeudi soir à l'aroport de Roissy pour accueillir en personne les premiers Français de retour d'Israël.
Pas d'eau ni de carburant à Gaza tant que les otages ne sont pas libérés
Le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, a indiqué jeudi que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n'aura pas libéré les personnes enlevées samedi en Israël.
"L'aide humanitaire à Gaza ? Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucun robinet d'eau ne sera ouvert et aucun camion de carburant n'entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux", a-t-il déclaré dans un communiqué. Environ 150 Israéliens, étrangers et binationaux ont été pris en otage par le Hamas, selon le gouvernement israélien.
"Tout membre du Hamas est un homme mort" déclare Benjamin Netanyahu
Au sixième jour de la guerre entre les deux ennemis qui a déjà fait des milliers de morts, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit contre la bande de Gaza, d'où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud d'Israël. Le tout à quelques heures de l'arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour une visite de soutien à son allié. "Tout membre du Hamas est un homme mort", a lancé mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une première allocution solennelle avec son gouvernement d'urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition.
"Le Hamas c'est Daech (le groupe jihadiste État islamique, NDLR) et nous allons l'écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech", a-t-il ajouté après avoir qualifié l'attaque de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah".
Dans le kibboutz Beeri, plus d'une centaine d'habitants tués
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de terroristes du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d'un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, semant la terreur sous un déluge de roquettes.
À l'entrée du kibboutz Beeri, à moins de cinq kilomètres de la frontière avec Gaza, une pile de cadavres témoigne de l'ampleur de l'attaque à l'intérieur du village dont plus d'une centaine d'habitants ont été tués, selon l'armée. "La dévastation ici est absolument immense", se désole Doron Spielman, porte-parole de l'armée israélienne. "Et c'est sans compter les nombreux membres du kibboutz qui ont été pris en otage et emmenés dans Gaza", a renchéri un autre porte-parole de l'armée, Jonathan Cornicus.
Des dizaines d'otages israéliens, étrangers et binationaux
Lors de cette offensive d'une violence extrême qui a sidéré le pays, les terroristes du Hamas ont enlevé plusieurs dizaines d'otages israéliens, étrangers et binationaux, que le mouvement menace d'exécuter. Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des terroristes ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d'après les autorités.
L'armée a fait état de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1.200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids aériens destructeurs israéliens menés en représailles, selon les autorités locales. L'armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 terroristes du Hamas qui s'étaient infiltrés samedi dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza.
Gaza en état de siège
Près de la frontière de Gaza, les correspondants de l'AFP ont vu mercredi des corps en décomposition présentés comme ceux des assaillants du Hamas. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)a indiqué jeudi qu'il était en contact avec le Hamas pour œuvrer à la libération des otages. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi lancé un processus de négociations avec l'organisation islamiste, a indiqué mercredi soir une source officielle à l'AFP.
Les autorités israéliennes recensent 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps toujours en cours d'identification. Israël a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de l'enclave palestinienne et à sa frontière nord avec le Liban, d'où le Hezbollah, allié du Hamas, lance régulièrement des attaques de roquettes.
La bande de Gaza, enclave pauvre et exiguë où s'entassent 2,3 millions d'habitants qui subissent un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2006, est désormais en état de siège, privée d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël. L'unique centrale électrique de l'enclave s'est arrêtée mercredi après-midi, faute de carburant, et les hôpitaux sont débordés et manquent de matériel.
Fabrizio Carboni, le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient, a demandé aux deux camps de "réduire les souffrances des civils", et notamment ceux dans la bande de Gaza. "Sans électricité, les hôpitaux risquent de se transformer en morgues", a-t-il affirmé dans un communiqué, disant craindre notamment pour les nouveaux-nés placés dans des incubateurs et les patients sous oxygène ou sous dialyse.
Moins de roquettes tirées vers Israël au cours des dernières 24 heures
"Nous nous préparons pour les prochaines étapes. Nous avons frappé un grand nombre de cibles", a déclaré jeudi à l'aube le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Cornicus. Au cours des dernières 24 heures, il y a eu "moins de roquettes" tirées vers Israël et "c'est toujours un bon signe", a-t-il noté.
Les bombardements ont touché des dizaines d'immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d'après le Hamas. Des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres, dans des rues dévastées. "C'est comme une apocalypse ou un tremblement de terre (...) Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s'ils n'étaient pas des humains", a affirmé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n'a pas voulu donner son nom.
Plus de 338.000 personnes déplacées
Plus de 338.000 personnes ont été déplacées par les frappes contre l'enclave, selon l'ONU. Depuis samedi, 29 Palestiniens ont par ailleurs été tués dans des violences en Cisjordanie. Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre contre l'enclave, dont Israël s'était retiré unilatéralement en 2005 et qui est gouvernée par le Hamas depuis 2007.
Une perspective terrifiante de combats au cœur d'une ville à l'extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d'otages. "Quand on rentre dans Gaza, on ne sait jamais dans quel état on en ressortira", affirme à l'AFP le commentateur politique Akiva Eldar.
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Antony Blinken arrivé en Israël
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'État américain Antony Blinken est arrivé ce jeudi en Israël pour une visite de solidarité. "Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", a-t-il déclaré avant son départ. Le président américain Joe Biden a toutefois demandé à Israël de respecter "le droit de la guerre" dans sa riposte contre Gaza.
Le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays a applaudi l'offensive du Hamas, se sont pour leur part parlés au téléphone mercredi. Le prince héritier saoudien a déclaré au président iranien que Ryad "communique avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l'escalade en cours", selon l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Il a également souligné "la position ferme du royaume en faveur de la cause palestinienne".
La guerre entre Israël et le Hamas risque d'exacerber le sentiment anti-israélien en Arabie saoudite, pressée depuis des mois par Washington de conclure un accord de normalisation historique avec l'État hébreu. Le Brésil, qui préside actuellement le Conseil de sécurité de l'ONU, a convoqué pour vendredi une nouvelle réunion de cet organisme. Lors d'une précédente réunion d'urgence le 8 octobre, les membres du Conseil n'étaient pas parvenus à un consensus pour condamner unanimement l'attaque du Hamas.